Accepter ton corps, ce n’est pas seulement une histoire de miroir. C’est aussi une histoire de mots, de témoignages et de récits dans lesquels tu peux enfin te reconnaître. Les livres sur la grossophobie et l’acceptation de soi sont des alliés précieux. Ils donnent du vocabulaire à ce que tu vis. Ils t’aident à comprendre que le problème n’est pas ton corps, mais un système qui le juge en permanence.
Dans ce guide, on va parcourir ensemble un large panorama d’ouvrages. Il y a des essais militants, des BD, des témoignages de femmes grosses, des romans, du développement personnel, et quelques références internationales. L’objectif n’est pas que tu lises tout. L’idée, c’est que tu trouves les livres sur la grossophobie et l’acceptation de soi qui résonnent avec ton histoire, ton niveau d’énergie du moment et tes besoins.
Pourquoi chercher des livres sur la grossophobie et l’acceptation de soi ?
Quand on vit dans un corps rond, on reçoit souvent le même message. On devrait être plus mince, plus discrète, plus contrôlée. On finit par croire que la honte vient de nous. Les livres sont une façon de casser ce scénario. Ils montrent que la grossophobie est une discrimination réelle, documentée, structurée par la société et les institutions. Ils prouvent aussi qu’on peut reconstruire un lien plus doux avec son corps.
Lire sur la grossophobie, c’est aussi sortir de l’isolement. Découvrir que d’autres ont vécu les mêmes remarques chez le médecin, les mêmes humiliations à l’école, les mêmes regards dans les transports. Et quand tu lis des livres centrés sur l’acceptation de soi, tu ajoutes une autre brique à ton chemin intérieur. Tu n’es plus seulement dans la colère légitime contre le système. Tu apprends aussi à te parler avec tendresse, à remettre du plaisir, de la sensualité et de la fierté dans ta relation à ton corps.

Les essais incontournables sur la grossophobie
Si tu veux comprendre la mécanique de la discrimination, certains essais sont devenus des références. Le premier, c’est « Grossophobie. Sociologie d’une discrimination invisible » de Solenne Carof. L’autrice propose l’une des premières grandes études sociologiques françaises sur le sujet. Elle montre comment les personnes très corpulentes subissent des discriminations au travail, dans le système de santé, dans la famille et dans l’espace public. Elle analyse aussi les rapports de pouvoir cachés derrière la question du poids.
Un autre texte fondamental est « Gros n’est pas un gros mot » de Daria Marx et Eva Perez-Bello. Les autrices, militantes du collectif Gras Politique, y racontent la grossophobie comme une discrimination ordinaire, nourrie par les médias, la médecine, le patriarcat et l’industrie du régime. C’est un livre court mais dense, idéal pour mettre des mots clairs sur ce que tu ressens quand on te fait comprendre que ton corps dérange.
Dans la même veine, « Dix questions sur la grossophobie » de Daria Marx reprend le sujet sous forme de questions-réponses. Le livre explique comment la grossophobie est à la fois systémique et intime, pourquoi elle est si banalisée, et en quoi certaines versions du body positive ne suffisent pas à changer la société. Si tu veux une vision militante, structurée et accessible, c’est une excellente porte d’entrée.
Tu peux aussi t’appuyer sur « La vie en gros. Regard sur la société et le poids » de Mickaël Bergeron. Cet essai alterne témoignage personnel, analyse sociale et discours militant. Il montre comment la grossophobie traverse la vie quotidienne, du travail aux relations amoureuses, en passant par les soins et les transports. Le livre insiste sur une idée forte : si la société se souciait vraiment de la santé des personnes grosses, elle commencerait par les respecter.
Enfin, « La grossophobie existe… Je l’ai rencontrée sans le savoir » de Christophe Le Vaillant apporte un point de vue masculin encore trop rare dans ce champ. L’auteur y témoigne de sa propre histoire, de la violence des remarques et du mépris liés à son poids, et de la découverte progressive du mot « grossophobie » pour nommer ce qu’il vivait depuis des années.
Témoignages et récits de femmes grosses qui changent le regard
Du côté des récits personnels, un livre a marqué beaucoup de lectrices rondes : « On ne naît pas grosse » de Gabrielle Deydier. L’autrice y mêle enquête journalistique et histoire intime. Elle raconte son parcours dans un corps très gros, les discriminations à l’école, au travail, chez les médecins, mais aussi sa décision de ne plus s’excuser d’exister. Ce livre a contribué à imposer le mot « grossophobie » dans le débat public français.
Autre référence précieuse, « Fière d’être moi-même » de Gaëlle Prudencio. Blogueuse et militante body positive, elle raconte son enfance au Sénégal et en RDC, son arrivée en France, ses régimes à répétition, puis sa reconstruction comme femme noire, grande taille et entrepreneure. Le livre propose un récit inspirant, mais aussi des conseils concrets pour apprendre à s’affirmer et à faire de son corps une force, même quand on ne rentre pas dans les normes de la société.
Tu peux aussi te tourner vers « Ronde, belle et bien : Manuel de surkiffes pour être ronde et en santé » de Désirée Avesne. L’ouvrage assume complètement la joie d’être ronde. Il mélange informations sur la santé, réflexions sur l’image de soi et encouragements à se « surkiffer » au quotidien. C’est un livre qui parle directement aux femmes grosses et propose un regard à la fois tendre, ludique et déculpabilisant.
Et bien sûr, il ne faut pas oublier « Fière d’être moi-même » comme symbole d’une génération de femmes rondes qui refusent de se cacher. En lisant ces récits, tu entends des voix qui ressemblent à la tienne. Tu te rends compte que tu n’es pas « trop sensible ». Tu es simplement confrontée à une oppression réelle.

Bandes dessinées et romans graphiques sur la grossophobie
Si tu préfères les images, certaines BD sont de véritables coups de poing. « Ne jamais couler » de Marie de Brauer et Lucy Macaroni est souvent présentée comme la première BD grand public consacrée à la grossophobie. On y suit l’histoire de Marie, grosse dans une société obsédée par la minceur. La BD montre la violence des moqueries à l’école, des remarques médicales, des humiliations dans les relations amoureuses. Mais elle raconte aussi comment on peut apprendre à ne plus couler, à poser des limites et à revendiquer sa place.
Autre lecture forte, « Cher Corps » de Léa Bordier et des illustratrices qui l’accompagnent. Inspiré de la série de vidéos du même nom, ce roman graphique rassemble des témoignages de femmes de tous âges sur leur relation à leur corps. On y parle de rondeurs, de cicatrices, de vieillissement, de sexualité. C’est un livre profondément bienveillant, qui rappelle que chaque corps mérite respect et douceur.
Tu peux aussi explorer « Cet exécrable corps. Dissection de la grossophobie internalisée » d’Eli San, qui n’est pas une BD mais adopte une écriture très incarnée. L’autrice y examine son dégoût de son propre corps, et montre comment la grossophobie se glisse dans nos pensées les plus intimes. C’est une lecture parfois rugueuse, mais extrêmement éclairante.
Livres de développement personnel pour booster l’acceptation de soi
Si tu recherches des outils plus pratiques pour travailler l’estime de toi, plusieurs livres peuvent t’accompagner sur la durée. « Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi » de Christophe André est un classique. Il ne parle pas que de corps, mais il aborde l’impact des injonctions sociales, du regard des autres et du perfectionnisme sur notre valeur personnelle. Il propose des pistes pour construire une estime de soi plus solide et plus douce, y compris quand on ne correspond pas aux normes physiques dominantes.
Dans la même lignée, « Accepter son corps pour s’accepter soi-même » du même auteur se concentre davantage sur l’image corporelle. L’ouvrage explique comment se forment les complexes, comment les médias et la culture alimentent la détestation de soi, et comment reconstruire une relation plus apaisée avec son reflet.
Tu peux aussi te tourner vers des textes plus directement orientés body positive. « T’es bonne bébé ! » de Juliette Katz est un livre intimiste et émouvant sur l’amour de soi. L’autrice y parle de corps, de sexualité, de regard des autres et d’impact d’Internet, avec humour et vulnérabilité. C’est comme discuter avec une amie qui a décidé de ne plus se cacher, même avec ses doutes.
Dans « Osez le Body Positive ! Pour vous libérer des injonctions sociales et aimer votre corps » de Luciana Gomes, l’autrice partage son expérience personnelle et les leçons qu’elle en a tirées. Le livre s’adresse à toutes celles et ceux qui se sentent mal dans leur corps, et propose un chemin pour sortir de la haine de soi, sans tomber dans une injonction à s’aimer tous les jours à 100 %.
Enfin, « Mon cahier attitude Body Positive » d’Élodie Sillaro et Isabelle Maroger prend la forme d’un cahier d’exercices. On y retrouve la philosophie body positive, des outils concrets pour changer son discours intérieur, et des petits défis pour se réconcilier pas à pas avec son image.

Romans et fictions avec des héroïnes rondes
Parfois, on a besoin de moins de théorie et de plus d’histoires. Des romans mettent en scène des héroïnes rondes qui prennent leur place, tombent amoureuses, se plantent, se relèvent, bref… vivent.
Le roman « Big Bones » de Laura Dockrill suit Bluebelle, une ado ronde qui apprend à s’aimer en dehors des injonctions à maigrir. L’histoire démonte les préjugés sur le poids et montre l’acceptation de soi comme un processus, pas comme un déclic magique.
Sur la plateforme Booknode, tu trouveras une sélection de romans centrés sur les femmes rondes et l’acceptation de soi, comme « Ronde et bien dans mes baskets » de Cynthia Duberbois ou d’autres titres mêlant romance, humour et reconstruction de l’image de soi.
D’autres romans body positive explorent la danse, la K-pop, l’amitié et la scène artistique à travers des héroïnes grosses, comme « Ce sera moi » de Lyla Lee, qui aborde directement la grossophobie et l’estime de soi dans l’univers ultra normé du divertissement.
Lire ces histoires, ce n’est pas seulement se divertir. C’est aussi s’autoriser à se voir comme héroïne, et pas seulement comme « amie sympa » ou personnage secondaire.
Ressources internationales pour aller plus loin
Si l’anglais ne te fait pas peur, plusieurs livres internationaux complètent très bien les livres sur la grossophobie et l’acceptation de soi en français.
« The Body Is Not an Apology » de Sonya Renee Taylor est devenu un texte phare. L’autrice y développe le concept de « radical self-love » et relie l’amour de son corps aux luttes contre le racisme, le validisme, le sexisme et toutes les oppressions. C’est un livre politique et profondément tendre à la fois.
« Body Positive Power » de Megan Jayne Crabbe démonte la culture des régimes, les mythes sur le poids et la santé, et propose un chemin vers une relation apaisée à la nourriture et au corps. Il s’inscrit clairement dans le mouvement body positive et a accompagné des milliers de personnes dans leur sortie de la culture des régimes.
Avec « Hunger: A Memoir of (My) Body » de Roxane Gay, tu entres dans un récit très intime sur le rapport au poids, au trauma et à la sécurité. L’autrice parle de ce que signifie vivre dans un corps très gros, du regard des autres et des violences quotidiennes. C’est une lecture bouleversante, mais qui met des mots très justes sur une réalité souvent passée sous silence.
Pour la partie santé, « Body Respect » de Lindo Bacon et Lucy Aphramor, ainsi que « Health at Every Size » du même auteur, remettent en cause les idées reçues sur le poids, la santé et le fameux IMC. Ils expliquent pourquoi la focalisation sur la perte de poids peut être plus destructrice qu’utile, et proposent une approche de la santé centrée sur le bien-être et le respect de tous les corps.
Enfin, « Body Neutrality » d’Eleanor Clark explore une autre voie que le body positive. Le livre propose de lâcher l’obsession de « s’aimer » à tout prix, pour se diriger vers une relation plus sobre, plus neutre mais plus sereine à son corps. Une alternative intéressante si tu te sens en décalage avec les injonctions à t’adorer devant le miroir.

Comment choisir les bons livres sur la grossophobie et l’acceptation de soi pour toi ?
Face à toutes ces références, tu peux te sentir un peu noyée. L’idée n’est pas de tout lire. Pose-toi plutôt quelques questions simples. Si tu veux comprendre la mécanique sociale de la grossophobie, tourne-toi d’abord vers les essais comme ceux de Solenne Carof, de Daria Marx ou de Mickaël Bergeron. Ils t’aideront à politiser ce que tu vis et à voir que ton histoire s’inscrit dans un contexte collectif.
Si tu as surtout besoin de te sentir moins seule, commence par les témoignages comme ceux de Gabrielle Deydier, de Gaëlle Prudencio ou par des récits illustrés comme « Cher Corps » ou « Ne jamais couler ». Tu y trouveras des émotions proches des tiennes, des scènes que tu as peut-être déjà vécues, et l’impression douce de rejoindre une constellation de corps qui refusent de disparaître.
Si tu veux des outils concrets pour travailler ton estime de toi au quotidien, les livres de développement personnel seront plus adaptés. Christophe André, Juliette Katz, Luciana Gomes ou encore les cahiers body positive t’offriront des exercices, des pistes de réflexion et des rituels à intégrer dans ta vie de tous les jours.
Enfin, si tu as besoin de légèreté, autorise-toi des romans et des fictions avec des héroïnes rondes. Ce n’est pas « moins sérieux ». C’est une autre manière de reprogrammer ton imaginaire. Voir des personnages qui te ressemblent aimer, désirer, réussir et exister pleinement, c’est aussi une forme de soin.
Lire, c’est déjà un acte de résistance !
Choisir des livres sur la grossophobie et l’acceptation de soi, ce n’est pas juste remplir une bibliothèque. C’est décider que ton corps mérite mieux que les petites phrases blessantes, les régimes toxiques et les diagnostics expéditifs. C’est refuser de croire que ta valeur se mesure en kilos, en IMC ou en taille de pantalon.
Tu as le droit d’y aller à ton rythme. De poser un livre parce qu’il te remue trop. D’en relire un autre parce qu’il te rassure. De passer des essais militants aux romances, puis aux BD. Ce chemin t’appartient.
La seule chose importante, c’est de te rappeler que tu n’es pas seule. D’autres ont marché avant toi. Elles ont écrit, témoigné, dessiné, crié, analysé. À travers ces pages, elles te tendent la main. Tu peux la saisir quand tu veux. Et, un jour, peut-être, ce sera toi qui ajouteras ta propre voix à cette grande bibliothèque de corps libres.
Images par IA









