La première fois que j’ai vu Cassian d’Andor arpenter les ruelles de Ferrix, j’ai compris que la saga Star Wars venait de retrouver cette rugosité qui colle à la peau des révolutions. J’ai aussitôt voulu y plonger mon propre visage, mes propres courbes, pour prouver qu’un corps généreux peut tenir la gâchette et faire trembler l’Empire. Trois portraits sont nés de ce désir : dans chacun, mon double numérique pointe son blaster sous une pluie de néons, l’œil décidé, les cheveux en bataille. Les images crépitent d’électricité parce qu’elles mêlent deux technologies, l’application Aura et Photoshop qui, ensemble, transforment une simple envie de fans en manifeste visuel.
Andor, genèse d’une insurrection :
La série Andor ne raconte pas des batailles spatiales spectaculaires ; elle raconte la naissance lente d’une révolte, le moment fragile où des anonymes décident que craindre l’Empire coûte plus cher que le défier. Cette nuance m’a séduit : l’action est sale, la lumière blafarde, les héros fatigués. Rien n’est plus approprié pour rappeler que la beauté, comme la liberté, ne se décline pas sur un unique gabarit. Tandis que Cassian découvre son rôle d’étincelle, je découvre le mien : afficher un corps rond au cœur d’un univers où l’on a trop longtemps confondu héroïsme et minceur. La cohérence entre ma démarche et la série saute aux yeux : toutes deux parlent de représentations qu’on croyait impossibles, jusqu’à ce qu’elles se produisent.

Deux IA au service d’un manifeste visuel.
Aura a été mon creuset. J’y ai dicté un prompt simple : un décor urbain nocturne, architecture brutaliste de Coruscant, pluie acide, palette bleu-acier fendue de halos rouges, et surtout une armure qui épouse la silhouette sans l’aplatir. L’algorithme a tourbillonné, rendant à chaque itération des images parfois trop lisses. C’est là qu’entre en scène Photoshop, compagnon d’atelier à l’ancienne : son « Generative Fill » prolonge une mèche, ternit un métal trop neuf, rajoute quelques gouttes de pluie synthétique pour salir un peu la perfection. J’ai ainsi alterné entre l’innovation la plus futuriste et l’artisanat pixel par pixel : exactement la combinaison que célèbre Andor, saga où la haute technologie impériale se heurte à la débrouille des résistants.
Ce que raconte une armure sur un corps rond !
Dans chacun des trois portraits, l’armure est plus qu’un costume : elle est drapeau. Ses plaques scintillent de micro-griffures, ses coutures trahissent l’usage intensif, ses lignes soulignent au lieu de dissimuler. Le résultat rappelle que la chair n’est pas un défaut stratégique ; c’est une preuve de vie, une réserve d’obstination. En affichant sans détour un corps que la mode mainstream juge souvent « hors-norme », l’image prolonge le message d’Andor : la Rébellion est née parce que personnes diverses, opinions diverses et morphologies diverses se sont accordées sur un même non négociable : l’Empire ment. Mon blaster virtuel, braqué vers le spectateur, devient alors plus qu’une arme : c’est un doigt tendu vers quiconque voudrait réduire le champ des possibles.

Andor : présent engagé, avenir assuré.
Si ces photos vous donnent envie de replonger dans la série, sachez que la saison 2 de Andor a débuté le 22 avril 2025 sur Disney+, avec trois épisodes lâchés d’un coup, avant un rythme hebdomadaire jusqu’au 13 mai 2025. Ces nouveaux chapitres couvrent les quatre années qui précèdent Rogue One, et la critique loue déjà une tension encore plus implacable. Chaque diffusion devient alors un nouveau terrain d’expérimentation pour nos projets photos : Chandrila promet des halls de marbre, Ghorman des docks brumeux, et Mina-Rau des jungles détrempées. L’horizon narratif s’élargit, nos opportunités créatives aussi. Plus le canon se densifie, plus nous pouvons y projeter nos propres figures.
La force de se représenter !
Je referme le viseur et je pense à celles et ceux qui, encore aujourd’hui, hésitent avant de poser, de peur d’« occuper trop d’espace ». Les révolutions, petites ou grandes, commencent quand une personne décide d’exister en plein jour. Andor le rappelle à chaque plan ; mes images tentent d’en offrir la démonstration concrète. Elles disent qu’un corps rond peut porter une armure, qu’une bouche charnue peut lancer un ordre de bataille, qu’un regard las peut néanmoins contenir un futur radieux.
Emparez-vous donc de vos prompts, de vos calques, de vos rêves ; saisissez la Force créatrice qui sommeille dans vos pixels. Là, dans le bruissement bleu des néons et le martèlement sourd de la pluie, une Rébellion naît à chaque clic. Que votre prochain portrait, qu’il vienne d’Aura, de Photoshop ou d’un mélange des deux, ajoute une étincelle de plus au brasier. Et que la lueur obstinée de vos contours, comme celle de Cassian Andor, ne cesse jamais de danser dans l’ombre de l’Empire.