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Et si le futur appartenait aussi aux corps que la science-fiction a longtemps ignorés ? Lors du dernier meetup Fee.tascene, j’ai incarné un Cyborg dans un univers cyberpunk saturé de lumières rouges et violettes, de fumée industrielle et de décors néon. Cette performance artistique n’était pas qu’un simple shooting : c’était un manifeste visuel, une réappropriation d’un imaginaire souvent excluant.

Pourquoi le cyberpunk a longtemps oublié les corps non normés ?

Le genre cyberpunk est né dans les années 80, au croisement du hacking, de la dystopie technologique et des mégapoles écrasantes. Les figures qui y dominent sont souvent minces, agiles, bardées d’implants et de cuir moulant. Les corps ronds, dans cette esthétique, sont quasi absents ou caricaturés. Pourquoi ? Parce que l’imaginaire collectif du futur reste trop souvent dicté par des normes de beauté étroites, pensées pour une efficacité visuelle, mais pas pour la réalité humaine.

Ce manque de diversité a contribué à effacer une grande partie de la population des récits futuristes. Or, si le futur est censé tout bousculer, pourquoi continue-t-on à y projeter les mêmes standards ? Incarner un Cyborg, c’est répondre à cette question avec un grand NON.

Incarner un Cyborg : fusion entre puissance et sensualité.

Le concept de « Cyborg » m’est venu en pensant à ces corps qu’on juge trop présents, trop visibles, trop assumés – mais qui, une fois placés dans un décor futuriste, deviennent des forces de la nature. Avec mon casque orné de LED rouges circulaires, des câbles tombant comme des tresses métalliques, j’ai voulu faire dialoguer technologie et féminité, puissance et délicatesse.

La tenue aussi avait son importance : bottes imposantes à boucles métalliques, sabres lumineux en main, corset futuriste et matières texturées. Rien n’était laissé au hasard. Être Cyborg, ce n’est pas seulement porter un costume, c’est réinterpréter le mythe du cyborg pour en faire un être libre, dégenré et audacieux.

Le meetup Fee.tascene : un espace créatif et safe pour tous les corps.

Fee.tascene est un collectif qui propose des shootings à thème dans des décors immersifs, toujours avec une volonté de bienveillance et d’inclusivité. Le thème cyberpunk de cette édition nous plongeait dans un monde alternatif où les corps se réapproprient leur puissance. Aucun corps n’est laissé de côté. Chaque morphologie est valorisée.

Ce genre de meetup permet non seulement de créer des images fortes, mais aussi de vivre une expérience communautaire rare. On y trouve du soutien, de l’écoute, des échanges sincères entre passionnés de photo, de costume et de liberté d’expression. Les photographes, les modèles, les accessoiristes… tout le monde y met du cœur, sans jugement.

Entre mode et science-fiction : le pouvoir des accessoires.

Ce shooting n’aurait pas eu le même impact sans ses accessoires bien choisis. Les sabres LED rouges, tenus à deux mains dans un nuage de fumée, donnent une posture guerrière. Les bottes noires à sangles argentées imposent la présence au sol, comme des piliers d’un autre monde. Le casque, pièce centrale du look, évoque une machine sensible, un esprit augmenté.

Chaque accessoire a été pensé pour sublimer les formes, pas pour les cacher. Le corset structure la silhouette, les manches transparentes laissent deviner la peau sans jamais la réduire. C’est aussi ça, l’esthétique cyberpunk revue par une Cyborg : une tension entre l’armure et la chair, entre la force et la douceur.

cyborg plus size

Quand la ville devient décor : shooting dans un monde post-industriel.

Certaines photos ont été prises dans un décor grandeur nature, réalisé par Fee.tascene, entre ruines industrielles et lumière néon. Ce fond ajoute une autre dimension au personnage. On pourrait croire à un extrait de film ou, à une scène coupée d’un jeu vidéo. C’est bien moi, avec mon corps et ma vision du monde.^^

Ces images rendent tangible une idée : celle que les femmes rondes, comme toutes les autres, ont le droit d’exister dans l’imaginaire collectif. Pas seulement en arrière-plan, pas seulement pour jouer les seconds rôles ou les personnages comiques. Non : en plein centre de la scène, en héroïne.

cyborg curvy

Le Cyborg : un personnage, un manifeste.

Le Cyborg que j’ai incarné ne vient pas de nulle part. Elle est née de mes rêves d’adolescente geek qui ne se reconnaissait jamais dans les figures héroïques de la SF. Mon cyborg porte dans ses câbles toute la mémoire de celles qui se sont senties exclues. Elle marche dans ses bottes pour toutes celles qui ont dû apprendre à occuper l’espace.

Créer ce personnage, c’était un acte d’amour envers moi-même, mais aussi envers toutes les femmes qui s’inventent leur propre mythologie. Et quoi de mieux qu’un meetup comme Fee.tascene pour la faire exister ?

Se réapproprier les récits de science-fiction.

Ce type de performance visuelle nous permet aussi de réécrire nos propres récits. Trop souvent, les histoires futuristes nous imposent des modèles physiques inaccessibles, déshumanisés. Ici, au contraire, le corps devient un outil de narration à part entière. Il dit quelque chose, il impose une présence. En incarnant une Cyborg, je dis : « Je suis là, dans le futur aussi. »

Remerciements aux photographes

Ce projet n’aurait jamais vu le jour sans le regard et le talent des photographes qui ont su capter toute l’intensité de ce personnage futuriste. Merci infiniment à Claudie Labretz (@labretzclaudie) pour sa sensibilité artistique et son sens du détail, à David Villy (@dvyphotographie) pour ses lumières percutantes et son œil aiguisé, et à Mathieu LD (@ld_mathieu) pour ses prises de vues dynamiques et puissantes. Grâce à vous, la Cyborg a pris vie, en lumière et en émotions. Si vous souhaitez réaliser ce type de shooting, n’hésitez pas à les contacter via leurs comptes Instagram. Vous pouvez également vous rapprocher de Fee.tascene pour louer les décors grandeur nature, les accessoires futuristes et même des costumes sur mesure adaptés à toutes les morphologies.

Le futur appartient à tous les corps.

Ce shooting n’était pas qu’un moment esthétique. C’était une déclaration. Le cyberpunk ne doit pas être réservé à une élite stylisée. Il peut (et doit) être une terre d’expression pour tous les corps, toutes les morphologies, toutes les identités. Avec le Cyborg, j’ai voulu poser une question simple : et si le futur n’était pas seulement fait de métal et de pixels, mais aussi de courbes et de fierté ?

En incarnant un personnage futuriste en taille réelle, avec mes formes, ma créativité et ma vision, j’ai senti que j’avais toute ma place dans cette galaxie. Et je compte bien y rester.

Infos pratiques

Photographes du shooting Cyborg :
Claudie Labretz
David Villy
Mathieu LD

Organisation : Fee.tascene
Décors immersifs, accessoires futuristes, costumes sur mesure… tout est pensé pour créer des univers visuels adaptés à toutes les morphologies.

Pour réserver : contactez directement les photographes sur Instagram ou Feetascene pour organiser votre propre expérience immersive.


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