« Je suis trop grosse pour m’habiller en magasin ? » Cette phrase, à la fois simple et déchirante, a été partagée par Sania Hasna sur Instagram. Et en quelques heures, son cri du cœur est devenu celui de milliers de femmes. Derrière ces mots, il y a une réalité trop souvent passée sous silence : l’exclusion silencieuse que subissent celles qui ne correspondent pas aux tailles dites “standards”.
Son post n’était pas une simple plainte. C’était une revendication. Une manière de dire haut et fort : « Nous existons, et nous avons le droit d’être stylées nous aussi. »
Un manque criant de choix pour les grandes tailles
En 2025, il est presque ironique de constater que la plupart des enseignes ne dépassent toujours pas le 42. Trouver un jean bien coupé ou une robe tendance en taille 44 ou 46 relève encore trop souvent de la chasse au trésor. Et pourtant, près d’une femme sur deux en France porte ces tailles.
Sania Hasna raconte ses virées shopping où, malgré sa taille moyenne, elle se heurte à des rayons minuscules, des modèles tristes et des vendeuses qui baissent les yeux. Ce n’est pas un simple problème de vêtements. C’est une manière de dire à une partie des femmes : « Vous n’êtes pas invitées à la fête. »
La frustration ne vient pas que de l’absence de choix. Elle vient aussi du message que cela envoie. Celui d’un corps jugé “en dehors des normes”.
Une industrie de la mode à la traîne
Alors que les campagnes publicitaires se parent de slogans inclusifs, la réalité en boutique reste bien plus étroite que les vitrines ne le laissent croire. Les marques continuent de miser sur les tailles dites rentables, reléguant les grandes tailles à quelques modèles peu modernes et souvent plus chers.
Sania Hasna, elle, refuse cette fatalité. Elle utilise sa plateforme pour rappeler que la mode ne doit pas être un privilège réservé à quelques morphologies. Elle dénonce les coupes vieillottes, les tissus mal ajustés et les prix gonflés qui semblent punir les femmes de ne pas correspondre à un idéal de minceur.
Une communauté soudée et puissante
L’un des aspects les plus marquants de l’engagement de Sania Hasna est sa capacité à fédérer. Sous ses publications, les témoignages affluent : des femmes racontent leur honte, leur colère, mais aussi leur solidarité.
Elle partage des adresses, des sites, des marques qui font réellement l’effort d’inclure toutes les tailles. Elle encourage ses abonnées à oser, à se réapproprier leur corps et leur style. Les réseaux sociaux deviennent alors une arme de résistance douce mais efficace : celle de l’entraide et de la visibilité.
Ce n’est plus une voix seule qui s’élève, mais un chœur de femmes fatiguées d’être ignorées.
Des signes d’évolution… mais un long chemin reste à parcourir
L’écho des prises de parole comme celle de Sania Hasna commence à faire bouger les lignes. Certaines marques ont élargi leurs gammes au-delà du 44. Des campagnes mettent en avant des mannequins aux corps variés. Des collaborations avec des influenceuses réellement engagées voient le jour.
Mais l’inclusivité ne doit pas être une tendance marketing passagère. Elle doit devenir une norme. Les femmes rondes ne demandent pas des collections à part, elles demandent simplement d’être incluses.
La mode a longtemps dicté aux corps comment exister. Aujourd’hui, elle doit apprendre à s’adapter à eux.
Une voix forte, un message clair
Sania Hasna n’a pas cherché à devenir une porte-parole. Mais en parlant vrai, elle a touché une corde sensible. Elle incarne une génération de femmes qui refusent de s’excuser d’exister. Sa détermination inspire, sa sincérité rassemble, et son combat résonne bien au-delà d’un simple rayon de magasin.
Elle nous rappelle une évidence : la mode doit être un outil d’expression, pas un instrument d’exclusion. Les corps sont pluriels. Les tailles sont multiples. Et chaque femme mérite de se sentir belle, stylée et représentée.
Vers une mode qui célèbre toutes les femmes
L’histoire de Sania Hasna n’est pas qu’un coup de gueule sur Instagram. C’est le symbole d’un mouvement plus vaste. Celui de femmes qui réclament leur place, sans s’excuser.
Et si l’industrie de la mode veut rester en phase avec son époque, elle devra écouter ces voix fortes qui montent, celles qui refusent qu’on les mette de côté.
Sania Hasna ne se contente pas de dénoncer. Elle ouvre la voie à une mode plus juste, plus inclusive et surtout plus humaine.
Source photo de couverture : https://www.instagram.com/p/DMYCRcuNWQK/?img_index=1









