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Oser défiler enceinte est une expérience qui transforme profondément la perception que l’on a de son corps. Sept mois de grossesse, un ventre affirmé, et pourtant une présence sur scène qui ne se cache pas : elle se montre.

Lors de la soirée culturelle « Les Cultures en Folie », organisée par Anaïs Lemercier pour l’association Ana-Lybellecourbes, j’ai eu la chance de défiler pour la marque Do Ceu Création. Une première fois chargée de symboles, puisque je montais sur scène avec un enfant déjà présent en moi, et avec l’envie très forte de montrer qu’une grossesse ne doit pas mettre la vie entre parenthèses. Défiler enceinte, c’est affirmer que la transformation du corps ne retire rien à la place que l’on occupe. Au contraire, elle ajoute une dimension supplémentaire : celle de porter la vie tout en vivant pleinement la sienne.

Le public présent ce soir-là a accueilli cette présence avec douceur, admiration et encouragements. Je n’étais pas un corps en transition, j’étais un corps dans toute sa vérité. La grossesse n’a pas réduit ma lumière, elle l’a amplifiée.

Porter une création unique de Do Ceu Création

Lors de cet événement, la marque Do Ceu Création présentait quatorze tenues différentes, toutes pensées pour mettre en avant la richesse des cultures et l’importance de la diversité corporelle.

J’ai eu l’honneur de clôturer le défilé avec une robe de mariée unique, façonnée comme un hommage à la féminité. Dentelle délicate, perles brodées une à une, paillettes lumineuses, et un wax somptueux qui donnait à la tenue un caractère vibrant : tout était réuni pour faire de ce vêtement une œuvre.

Cette robe n’était pas un simple habit : elle racontait un héritage, un artisanat, une intention. La porter enceinte, c’était donner un sens nouveau à sa symbolique : une robe qui parle d’avenir, et un ventre qui incarne déjà cet avenir.

Sur scène, chaque pas résonnait comme une affirmation : oui, un corps qui change peut être sublimé ; oui, une femme enceinte peut être la silhouette qui clôture un défilé ; oui, la beauté se vit maintenant et non plus tard.

Le wax contrastait avec l’éclat du tissu blanc comme une manière d’unir plusieurs histoires au même endroit. Et ce mélange représentait exactement ce que je vivais : un corps qui change, mais qui reste celui d’une femme pleinement visible.

Une soirée qui célèbre la diversité et renforce la confiance

L’événement « Les Cultures en Folie » n’était pas qu’un rassemblement festif : c’était une ode à l’inclusion et à l’affirmation de soi. Animations, restauration sur place, défilés traditionnels, musique et soirée dansante ont permis de créer un espace où chaque culture, chaque morphologie et chaque énergie trouvaient leur place. L’association Ana-Lybellecourbes, à l’origine du projet, œuvre pour que chaque femme apprenne à se regarder avec valorisation, même — et surtout — lorsqu’elle a un corps éloigné des normes.

Être enceinte et défiler dans ce contexte avait un sens particulier. Trop souvent, les femmes considèrent la grossesse comme un temps de retrait ou de discrétion. Ce soir-là, c’était tout l’inverse : la grossesse était au centre, assumée, visible, et honorée. Je n’étais pas en attente d’un futur moment où je pourrais revivre : je vivais pleinement celui-ci.

Pendant les répétitions, j’ai trouvé ma place parmi les autres modèles. Pendant le défilé, j’ai senti le public reconnaître cette présence. Et lorsque j’ai clôturé la scène avec ma robe, mon ventre rond et mes mouvements dansés, j’ai su que ce moment resterait comme un repère : une preuve que l’on peut être enceinte, être ronde, être visible et être célébrée.

Défiler enceinte n’était pas une exception : c’était une proposition. Une invitation à d’autres femmes : la grossesse n’efface rien, elle ajoute quelque chose de précieux. Et ce soir-là, j’ai décidé d’en profiter pleinement.

Un événement pensé par des femmes pour révéler les femmes

Ce défilé n’aurait pas existé sans l’engagement et l’énergie de deux femmes qui portent chacune, à leur manière, une vision du féminin assumé.

Anaïs Lemercier, organisatrice de l’événement, a imaginé « Les Cultures en Folie » comme une soirée où les identités se croisent, se mélangent et s’honorent. Son objectif n’était pas seulement de créer un spectacle, mais d’offrir un espace où les femmes puissent expérimenter leur image autrement : sur scène, en mouvement, en lumière. Elle porte un projet associatif avec Ana-Lybellecourbes qui vise à redonner confiance, à rappeler que la beauté ne se mesure pas au centimètre ni au poids.

À ses côtés, Maria, créatrice de Do Ceu Création, apporte une vision artisanale, culturelle et poétique de la mode. Ses vêtements ne sont pas seulement conçus pour être portés : ils incarnent. Chaque modèle présenté lors du défilé était chargé de sens, façonné à la main, avec des détails précis, des matières choisies pour leur force symbolique autant que leur esthétique. Maria croit en une mode qui accueille au lieu d’exclure, une mode qui raconte plutôt qu’une mode qui impose. Grâce à elle, les silhouettes présentes ont pu se sentir habitées par leur vêtement. Et défiler enceinte avec une création signée Do Ceu Création n’était pas anodin : c’était recevoir la certitude que notre corps, tel qu’il est aujourd’hui, mérite la mise en valeur.

L’association d’une organisatrice engagée et d’une créatrice visionnaire a donné naissance à un moment unique où la féminité s’est exprimée sans retenue. Grâce à elles, ce défilé a dépassé la scène : il est devenu une expérience de transformation.

Source des photographie : @yanndetailpicturesofficial

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