Mesdames, Messieurs, chers lecteurs et surtout chères lectrices rondes et généreuses, permettez-moi de vous narrer mon coup de gueule. Aujourd’hui, je dis NON à la loi contre le fast fashion. Avant que vous ne sortiez vos mouchoirs (ou vos chèques pour la haute couture), laissez-moi vous expliquer pourquoi je suis profondément indigné par ce projet de loi, et pourquoi, à mes yeux, il ressemble moins à une volonté écologique responsable qu’à un règlement fiscal supplémentaire, grossophobe, élitiste et, disons-le franchement, parfaitement inadapté à la réalité quotidienne de millions de Français.
Un pays déjà asphyxié par les taxes : marre qu’on nous en rajoute
Savez-vous que la France est l’un des pays les plus taxés au monde ? Jean Tartempion, au fin fond de sa charmante chaumière normande, paie la TVA, la CSG, la CRDS, la taxe d’habitation (enfin, pour ceux qui en payent encore), la taxe foncière, la taxe audiovisuelle, la taxe sur les sacs plastiques, la taxe sur la taxe… Bref, on se croirait dans une immense partie de Monopoly où les impôts tombent à chaque case franchie. Et voilà qu’on nous promet encore une loi visant à surtaxer le secteur de la fast fashion, lequel, précisons-le, n’est déjà pas la poule aux œufs d’or de l’État français.
Il faut être honnête : les Français sont de grands habitués de la contribution collective. Nous avons même perfectionné l’art du « mais pourquoi ne pas ajouter une petite taxe de plus, tant qu’on y est ? ». Enrageant, n’est-ce pas ? Vous croyez peut-être que j’exagère ? Eh bien non : quand des fonctionnaires planchent à Bercy, on a souvent l’impression qu’ils ne savent plus quoi taxer. À croire qu’ils ont créé un club secret qui se réunit chaque semaine pour décider d’une nouvelle ponction. Résultat : le pouvoir d’achat s’effrite plus vite qu’un pull en laine acheté chez Chanel (fermez les yeux, je sais, vous êtes déjà en apnée). Alors, vivement que quelqu’un arrête ce délire : assez de taxes sur la mode, assez de contraintes pour le petit consommateur que je suis.

L’écologie punitive : une mauvaise idée emballée comme un cadeau
Quand on parle d’écologie, on imagine souvent des valeurs nobles : le respect de la nature, la préservation des générations futures, le chant du coucou dans la forêt… Hélas, cette loi ressemble davantage à une « écologie punitive » qu’à un véritable projet de transition. Sous prétexte de « protéger la planète », on va s’acharner sur le porte-monnaie de ceux qui n’ont pas les moyens de porter du Saint Laurent ou du Hermès à chaque saison. Au lieu de sanctionner les mastodontes de la production textile industrielle, on frappe au porte-monnaie le consommateur lambda, celui qui achète sur des sites comme Shein, AliExpress ou Temu pour se vêtir correctement quand on n’a pas un salaire à cinq chiffres.
On nous promet un monde plus vert, mais à quel prix ? À celui des classes populaires ? À celui des familles modestes qui, chaque année, doivent renouveler la garde-robe de leurs enfants sans se ruiner ? À celui des ménagères rechignant à jeter leur jean troué pour investir trois années de salaire dans un modèle « éco-responsable fabriqué à l’autre bout du monde » ? Non, vraiment, ce n’est pas ainsi qu’on construit un avenir durable. Après tout, l’écologie ne devrait pas être un instrument de répression fiscale, mais plutôt une impulsion à l’innovation, au recyclage, à la relocalisation. Plutôt que d’empiler les textes, pourquoi ne pas encourager de vraies filières de revalorisation des textiles, comme font d’autres pays ? Mais non : interdire, punir, taxer… C’est la spécialité. On est dans une forme de logique punitive, visionnaire comme une image en noir et blanc des années 50, mais sans la magie vintage.

Une loi grossophobe : les rondes ont aussi droit à la mode
Permettez-moi de vous mettre les pieds dans le plat (ou plutôt, la taille dans le pantalon) : c’est une loi grossophobe. Oui, j’ose. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, les sites de « fast fashion » comme Shein, AliExpress, Temu sont souvent les seuls à proposer des vêtements grandes tailles tendance, colorés ou originaux. Si vous êtes « gros », ou « ronde », comme on le dit avec une pointe d’euphémisme, vous n’avez guère le choix. La tradition de la confection française, admirable à bien des égards, s’est trop longtemps désintéressée des morphologies généreuses : coupures standardisées, gammes allant seulement jusqu’au 44 ou 46, gros motifs style nappe provençale ou, pire encore, des tee-shirts basiques sans forme… Il faut le vivre pour le croire. On pourrait presque penser que l’industrie de la mode a conclu un pacte : « Si t’es rond(e), tu te contentes d’un grand drap pastel un peu chiant. »
Alors voilà : vous boulottez un peu, vous prenez un peu de poids (c’est la vie), on vous traite comme si vous étiez passible d’un délit vestimentaire. Et si vous voulez un joli chemisier, un joli jogging assorti, il faut aller fouiller les files de commandes chinoises pour espérer tomber sur votre taille. Mais ce n’est pas glamour, n’est-ce pas ? C’est pour ça que moi, j’en ai ras-le-bol et que je crie « Non ! ». Non à cette vision élitiste qui dit qu’un « gros » doit se vêtir mal. Non à cette loi qui renforce les discriminations vestimentaires au lieu de les combattre. Les rondes méritent autant que les autres de s’habiller avec style et modernité. Et croyez-moi, la tradition française, avec ses ateliers d’antan, peut tout à fait s’adapter pour offrir des coupes harmonieuses qui honorent la silhouette, quelle qu’elle soit. Mais encore faut-il que nos chers décideurs mettent la main à la pâte et cessent de tourner le dos aux réalités sociales (et anatomiques).

Une loi de classe : quand les élites méprisent le peuple
Parlons franchement : cette loi est une loi de classe. Comme les ZFE (Zones à Faibles Émissions) qui pénalisent les vieilles voitures des classes populaires, ou les surtaxes sur le carburant qui font grogner tout le monde, le projet contre la fast fashion va surtout toucher ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter une pièce « premium », made in France ou labellisée « fabrication éthique ». Les politiciens, perchés dans leurs gros 4×4 hybrides, dans leurs appartements haussmanniens ou dans leurs manoirs en province, n’ont jamais eu à se demander comment on s’habille quand on gagne moins de 1500 € net par mois. Alors ils pondent des lois, pensant sauver la planète, tout en ignorant ceux qui doivent, pour s’habiller, piocher dans les rayons à petit prix.
Ce mépris est un classique : la caste politique se regarde le nombril en pensant « je fais le bien », alors que, dans les quartiers, dans les campagnes, on serre les dents pour tenir jusqu’à la fin du mois. Les rondes modestes, déjà victimes de stigmatisation, doivent désormais se battre pour trouver un T-shirt qui respire, une chemise qui tombe bien, sans crever le budget. C’est du cynisme ! Nos aïeux, eux, plantaient des choux et portaient des sabots pour survivre, mais ils avaient une dignité populaire. Aujourd’hui, on veut nous uniformiser dans une vision « green chic » où seuls les portfolios des influenceurs Instagram comptent. La vraie France, celle des petits artisans, des commerçants de province, de ces femmes de ménage et de ces ouvriers du bâtiment qui bossent dur, celle-là ne figure même pas dans les débats ! Alors non, je n’accepte pas qu’on me traite de ce haut de ma colonne vertébrale comme un simple sujet fiscal.

Des politiques égoïstes : sans empathie pour les bas salaires
Imaginez un instant : vous travaillez 40 heures par semaine, vous rentrez chez vous, épuisé, et vous avez trois enfants à habiller pour la rentrée. Vous n’êtes pas du genre à dépenser 100 € pour un unique jean, même bio, même labellisé Oeko-Tex, même estampillé « juste prix ». Vous comptez les centimes, vous attendez le premier jour des soldes, vous surveillez les promotions. Est-ce un crime ? Non, c’est la simple réalité de la vie quotidienne pour beaucoup de Français. Or, nos chers politiciens, réunis dans leurs salons feutrés, sont totalement déconnectés. Ils ne comprennent pas qu’acheter un T-shirt à 5 € sur Temu, c’est parfois le seul moyen de ne pas priver un enfant d’un goûter. Et quand on leur explique que c’est soit ça, soit on va à la soupe populaire, ils haussent les épaules : « Mais c’est pour le bien de la planète, voyons ! »
Quel cynisme de sous-entendre que les plus modestes sont irresponsables, qu’ils ne se soucient pas du climat ! Et pire encore, quel manque de compassion pour les personnes rondes aux budgets serrés : on leur suggère presque qu’elles ne méritent pas la même élégance, la même confiance en soi qu’une personne taille 36. C’est le comble de la malhonnêteté intellectuelle. L’écologie n’est pas un luxe, c’est un devoir partagé, mais ne jetons pas l’opprobre sur les plus fragiles. La transition doit être juste, solidaire, adaptée à tous. Or, cette loi se présente comme un bulldozer qui ne distingue ni les honnêtes citoyens des pollueurs patentés, ni les petits salaires des gros portefeuilles.

Une loi qui punira le consommateur et pas l’industrie
Regardez un peu la réalité en face : c’est l’industrie textile chinoise ou asiatique qui fait tourner les usines à plein régime, souvent dans des conditions dignes d’un roman d’Émile Zola (en moins romantique, certes). Des journées de 12 heures, des salaires de misère, des normes environnementales qui sont le parent pauvre des réglementations. Et que fait-on ? On se focalise sur le vendeur final – Amazon, Shein, Temu, AliExpress –, en faisant miroiter une augmentation des taxes à chaque vêtement. Alors qu’en Chine, on ne tremble pas encore trop à l’idée de voir un contrôle écologique bienveillant débarquer dans les bureaux de Shenzhen. L’Europe, en bon chevalier blanc, pointe du doigt nos consommateurs, mais oublie de pointer la véritable origine du problème : la production de masse à l’autre bout du globe. Ce n’est pas La France, un petit pays qui va changé le monde !
Pendant ce temps, nos marques européennes de fast fashion continuent de vendre des T-shirts à 50 €, soigneusement étiquetés « made in Portugal » ou « made in Romania », sans que personne ne daigne examiner de près les conditions de travail ou l’empreinte carbone réelle. On nous fait croire que la bataille est gagnée parce qu’on ajoute quelques critères d’étiquetage, mais en vérité, la mesure emblématique s’en prend au chaland : « Monsieur Dupont, si tu veux ton slim à 12 €, il faudra maintenant payer 20 € parce que la Commission estime que ton style est trop polluant ». Pendant ce temps, les gros acteurs de l’industrie textile européenne, plus opaques que la brume matinale sur la Loire, continuent de faire leur business sans que personne ne leur dise rien. Où est la justice ? Où est la cohérence ? C’est comme mettre une amende à celui qui ramasse des déchets sur la plage, tandis qu’on laisse le pétrolier déverser ses hydrocarbures à la sortie du port.

Une brimade ciblée sur les marques chinoises : hypocrisie et doublons
Plus scandaleux encore : cette loi vise avant tout les marques chinoises de fast fashion. Comme si AliExpress, Shein et consorts étaient responsables des carences de nos politiques publiques. Nos élus brandissent fièrement leur projet, en déclarant : « Vous verrez, nous allons sanctionner les sites venus de l’étranger qui inondent le marché d’habits pas chers ». Mais qu’en est-il de Zara, H&M, Primark, Bershka et autres enseignes européennes ? Ont-elles disparu miraculeusement ? Sont-elles devenues écologiques du jour au lendemain ? Non, mes amis, c’est exactement la même problématique : commandes massives auprès de fournisseurs à bas coût, conteneurs maritimes qui sillonnent les océans, déchets textiles qui finissent dans les décharges thaïlandaises. Mais non, l’attention est détournée vers l’« étranger », le méchant Chinois. Quel procédé mesquin ! On instrumentalise la xénophobie économique pour faire croire que l’on agit pour le consommateur, alors qu’on ne fait qu’entraver son libre choix.
Je lis déjà les messages de parlementaires expliquant que « Zara a des usines en Europe, donc ça va ». Vous plaisantez ? C’est l’art de dire : « Je m’attaque au plus petit, au plus vulnérable, je te fais croire que tu as le choix », alors qu’en réalité, les grandes multinationales de la mode, celles dont les actionnaires se prélassent dans des villas suisses, continuent leur train de vie indécent. Il ne s’agit pas de diaboliser la Chine (puisque la mode est un marché globalisé), mais de réclamer un traitement équitable. On veut nous faire croire que la solution est de verbaliser les acheteurs de chez Shein, tandis qu’on laisse la grande distribution vestimentaire européenne nous vendre du plastique importé du Bangladesh sans sourciller.

Un avenir solidaire et respectueux : réconcilier tradition et modernité
Pourtant, je ne réclame pas un retour nostalgique aux tissus en chanvre et aux chaussures en bois traditionnels. Chacun peut avoir ses goûts, sa personnalité, sa manière d’exprimer son style. Non, vraiment, je crois qu’il est possible de concilier tradition et modernité : encourager les ateliers locaux, soutenir les petits créateurs, favoriser le recyclage des vêtements, redonner vie à nos étoffes textiles françaises (je pense notamment au lin normand, au velours des Vosges, au coton bio du Sud-Ouest). Nous avons un patrimoine textile exceptionnel, qui a habillé nos grands-parents, nos parents, nos oncles et tantes. Pourquoi ne pas l’insuffler dans la mode d’aujourd’hui, créer des partenariats public-privé pour rendre accessibles ces créations aux bourses moyennes ?
Je rêve d’un futur où chaque consommatrice, quelle que soit sa taille, pourrait aller dans une boutique de quartier et trouver un modèle sophistiqué, bien coupé, sans que cela l’ampute de son budget de nourriture. De plus, je rêve d’un monde où nos politiques cessent de réagir dans l’urgence, dans la dérision froide des chiffres, et apprennent à écouter les citoyens. Je vois un avenir où l’on développe des filières de recyclage : on dépose son vieux pull à la mairie, on le transforme en nouvelle pièce, sans délocalisation, ni transport long courrier, ni pollution inutile. Dans ce futur, la tradition est honorée, la nature est respectée, et les rondeurs ne sont plus synonymes d’exclusion vestimentaire.
Car c’est aussi une question de dignité : nous ne devons pas laisser les grosses et gros se sentir inférieurs. Nous vivons un moment où l’image que l’on a de soi passe aussi par la façon dont on s’habille. Comment voulez-vous avoir confiance en vous si, à chaque fois que vous cherchez un modèle « mode » en taille 48 ou 50, vous tombez sur des modèles de supermarché dignes d’un cartoon horrible ? Cette loi, en brisant le marché du fast fashion sans proposer de réelle alternative pour les grandes tailles, risque de projeter des tas de femmes et d’hommes dans un désarroi esthétique et psychologique. Et là, mesdames et messieurs, vous aurez perdu plus qu’un marché : vous aurez perdu du capital humain.

Appel à la mobilisation : ensemble, continuons la résistance
Alors je le dis haut et fort : NON à cette loi contre le fast fashion. Nous devons exiger une politique cohérente, juste, solidaire. Les taxes, déjà, NON : elles sont déjà beaucoup trop nombreuses. Le gouvernement a de l’argent. A lui d’apprendre à mieux le gérer. N’ajoutons pas une couche de précarité à ceux qui n’ont déjà rien. Je vous invite à partager ce texte, à interpeller vos élus, à créer des pétitions. Bref, à sortir de l’apathie. Parce que, si nous restons dans nos fauteuils, c’est une poignée de technocrates grisonnants qui décidera pour nous, sans jamais porter nos chaussures (et je ne parle pas de réussir à rentrer dedans).
Certains diront : « Mais tu es rétrograde, tu préfères les vêtements bon marché et jetables ? Après tout, c’est la tendance d’aujourd’hui. » Eh bien, je réponds qu’il faut être lucide : un vêtement à 3 €, on peut se demander comment il est fabriqué, dans quelles conditions. Je ne dis pas qu’il faut célébrer l’exploitation, mais je dis qu’il faut cesser d’imposer à tout le monde un modèle unique. Libre à chacun d’acheter cher, d’acheter éthique, d’acheter occasion, d’acheter rien du tout quand on en a assez vu. Mais interdire de fait l’accès à certains styles pour les plus modestes, c’est une ligne rouge.

Pour une vraie rupture, pas un simple effet de manche !
Si nous voulons réellement faire avancer la cause environnementale et sociale, cessons les effets de manche. Ouvrons le dialogue avec les associations de consommateurs, avec les collectifs de personnes rondes, avec les représentants des petites bourses. Écoutons les couturiers traditionnels, les passionnés de textile, les jeunes créateurs qui rêvent de valoriser la tradition française dans un esprit contemporain. Cessons de traiter le peuple comme un simple tiroir-caisse. Au lieu d’imposer une nouvelle contrainte arbitraire, proposons un projet qui mette au cœur la solidarité, la formation professionnelle (pour réindustrialiser en France), la traçabilité réelle, et la prise en compte de toutes les morphologies.
Oui, mes amis, je crie NON à une loi qui ne punit que le consommateur, qui ignore les vraies pratiques de l’industrie, qui stigmatise les plus fragiles. Je dis non à cette écologie punitive qui ne sert qu’à alimenter les discours vaseux des plateaux télés. Et surtout, je dis non à cette vision grossophobe, classiste, et anachronique. L’avenir, ce n’est pas plus de taxes pour les plus modestes, c’est la construction d’une filière responsable, durable, accessible, où chacun, du 36 au 56, du Smic au double salaire médian, pourra trouver chaussure (ou pantalon, ou robe, ou chemise) à son pied, sans être taxé pour son style de vie.
Source des images : IA
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