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Chaque jour, l’Histoire nous offre des récits qui nous chatouillent l’âme ; celui d’Eugénie Martinez Baléro en fait partie. Ce n’est pas une histoire courante, c’est l’Olympe des récits poignants : une fillette traitée comme un objet, exposée comme une curiosité. Et aujourd’hui, on la remet en lumière avec respect, finesse, et l’espoir que notre regard sur le passé nous inspire un futur plus humain.

Portrait d’une enfance monstrueuse… dans tous les sens du terme

À peine arrivée au monde en 1774, dans une famille modeste de la merindad de Sementir, Eugénie pèse 25 kg à un an. Tu parles d’une prise de poids spectaculaire ! À 6 ans, elle atteint 70 kg : une croissance vertigineuse souvent attribuée à un syndrome de Prader‑Willi ou, moins certain mais intrigant, un « syndrome de Cushing » évoqué dans la vidéo. C’est d’ailleurs la créatrice du compte TikTok historyisforthecoolkids qui a brillamment remis cette histoire en lumière, avec justesse et sensibilité. Bref, un combo hormonal explosif qui la rend unique… et tragiquement exposée.

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L’entrée en scène du roi Charles II

En 1780, à l’âge tendre de six ans, Eugénie est emmenée à la cour de Madrid, non pas comme protégée, mais comme curiosité. Oui, tu as bien lu : on exhibe l’enfance d’une petite fille. Le roi Charles II de Habsbourg, connu pour ses liens limités avec la noblesse (et doté d’une allégorie de crâne sur pattes, soit dit en passant), commande deux portraits de l’enfant, dont un nu, peint par Juan Calenio des Miranda. On frôle le film d’horreur, mais sans popcorn.
Derrière cette fascination morbide, aucune once de compensation ne semble avoir été offerte à Eugénie : pas un sou, pas un mot doux, pas un droit. Juste une existence réduite à une forme, ni humaine, ni animale, juste « curieuse ».

Une vie brisée, un mystère éternel

Eugénie meurt vers l’âge de 25 ans, autour de 1799 : aucun détail sur la cause de sa mort, ni même sur le lieu de sa sépulture. Une disparition silencieuse, presque anonyme. À ce stade, on ne sait plus si on pleure une victime ou une légende… Et le silence qui suit paraît plus lourd encore que les portraits commandés.

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Pourquoi parler d’elle aujourd’hui ?

À la fois symbole de l’exploitation des corps vulnérables et miroir de notre propre regard sur la différence, Eugénie mérite d’être remémorée. Son histoire interpelle sur les dérives de la curiosité humaine, la manière dont elle peut se transformer en spectacle cruel.

Mais célébrer sa mémoire, c’est aussi affirmer la capacité de l’Homme à évoluer. À reconnaître les erreurs, apprendre, et bâtir une société où la différence n’est ni spectacle ni tabou, mais richesse.

Le futur nommé empathie

Alors, qu’est-ce que l’histoire d’Eugénie nous offre pour l’avenir ? Une chance. Une opportunité de transformer le voyeurisme en empathie, l’exploitation en écoute, l’indifférence en mémoire collective. Que chaque lecteur, chaque historien, chaque narrateur s’engage à garder vivante la mémoire de ceux que l’Histoire a oubliés.

Eugénie n’est plus là, certes. Mais tant que son histoire est racontée, elle existe encore… Et nous rappelle ce que c’est qu’être humain (et pourquoi ça vaut la peine de l’être… même quand c’est dur).

Dans ce monde parfois avide de récits glamours, Eugénie Martinez Baléro nous ramène à l’essentiel : l’Histoire n’est pas qu’un défilé de victoires et de gloires, elle est faite de voix étouffées, de silences terribles, et de tracts à redécouvrir. Alors, plonge dans son destin, sens la lourdeur de son existence, et laisse résonner cette question simple : aujourd’hui et demain, quel monde voulons-nous bâtir… pour que personne ne soit jamais plus « objet de curiosité » ?

Images par IA

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