Skip to main content

Il suffit parfois d’un doigt qui glisse sur l’écran à deux heures du matin pour bousculer un destin. En voyant, pour la troisième année de suite, l’appel à candidatures de Miss Curvy Pays de la Loire, Manon a murmuré : « Et si c’était moi ? ». Clic. Formulaire envoyé. Six mois plus tard, elle brandit l’écharpe de Miss Curvy Pays de la Loire 2025. Son histoire est une inspiration pour chaque femme ronde qui cherche le mode d’emploi de la confiance.

D’un clic nocturne à la scène

Le parcours commence avec un frisson d’audace : « cela faisait plus de 2 ans que je tombais sur la publication sur Facebook, une nuit, je me suis dit , mais pourquoi pas moi ? » Soudain, une nouvelle aventure pour Manon commence : candidature validée, premiers mails reçus, planning de répétitions serré et essayages qui s’enchaînent. 

Manon découvre la cohorte bienveillante des autres finalistes ; chacune apporte un trait d’eyeliner, un accent chantant, une épingle de dernière minute, un mot d’encouragement. Dans sa pochette, une photo pliée borde ses poudriers : « Il me voit, il veille sur moi, il est fier de moi », souffle-t-elle en parlant de son papa. Ce talisman l’enracine et la motive encore plus. 

Très vite, elle réalise que le titre de Miss Curvy Pays de la Loire,  n’est pas un costume mais un haut-parleur. Ses formes ne seront jamais rangées au rayon « à camoufler ». Son credo tient en une phrase : « Une personne est belle quand elle est pleinement elle-même, sans masque, sans peur, sans filtre ». Sa mère Natacha, discrète dans la salle, inspire cette force : « Elle n’a jamais défilé sur un podium … mais elle a marché toute sa vie la tête haute, même quand c’était très compliqué ». L’élégance d’attitude est devenue cheval de bataille : lever le menton, même quand le cœur pèse. La toute première scène vient vite ; elle se répète : « Ce n’est pas moi qui dois rentrer dans la robe, c’est la robe qui doit m’adopter ». Et, sous les projecteurs, c’est exactement ce qui se produit : Manon rayonne. C’est un soleil qui éclaircit la scène.

Couronne, madeleines et manifeste de style

Le 31 mai 2025, la couronne se pose sur ses beaux cheveux bruns et la salle crépite de joie. La célébration officielle s’achève, mais la véritable fête commence plus tard, loin des néons. « Le 1 juin, j’ai passé la journée avec ma famille et mes amies , à en parler , regarder les vidéos , pour réalisé un petit peu », confie Manon, encore surprise de tout ce qui vient de se jouer.

Au milieu du tumulte, Manon puise sa force dans la petite phrase qu’elle se répète depuis le concours : « Ne jamais se faire d’a priori sur une personne sans réellement la connaître. Que oui, j’ai le droit de me sentir belle avec mes courbes ».

Sur les réseaux, le feu d’artifice se poursuit. Manon partage sa vision de la mode inclusive : « Ce serait une robe longue, près du corps, fendue jusqu’à la cuisse ; une robe qui épouse mes formes au lieu de les camoufler, qui suit mes courbes avec fierté et qui brille sans demander la permission ». 

Et si elle reçoit des remarques ? Manon reste imperturbable : « Chaque remarque injuste me rappelle pourquoi je me bats, car je me dis que si j’en tiens compte, la personne qui essaie de me rendre triste ou me faire du mal aura tout simplement gagné ; alors que si je n’en tiens pas compte, elle arrêtera ». Et, elle a bien raison ! 

Sous la pluie d’émojis soleil, likes et partages qui grimpent en flèche ; la couronne n’est plus un simple accessoire, c’est un amplificateur qui fait voyager son message de bienveillance.

Défendre la beauté plurielle, un engagement quotidien

La couronne n’est pas qu’un bijou ; c’est un mégaphone. Chaque interview donne à Manon l’occasion de ciseler son manifeste : « Pour moi, la définition, la plus authentique du mot belle, dépasse largement l’apparence. Une personne est belle quand elle est pleinement elle-même, sans masque, sans peur et sans filtre. J’aimerais enterrer au fond de de la Loire ce stéréotype absurde qui dit que les corps ronds seraient synonymes de paresse, de léser aller ou d’un manque de volonté. C’est faux ! On peut simplement être rond, s’aimer comme cela et pas avoir envie de changer ou alors certaines personnes le deviennent à cause d’une maladie ou d’un traumatisme”. Toute personne a le droit de se sentir belle et heureuse.

En plateau, le jury sourit ; le public applaudit ; mais c’est dans les coulisses que Manon savoure son élection.

J’étais jury… J’ai vu des participantes qui viennent la féliciter, parfois en larmes. Elle se souvient alors de cette phrase, murmurée dès le début : « Ne jamais se faire des aprioris sur une personne sans réellement la connaître. Que oui j’ai le droit de me sentir belle avec mes courbes ».

Envie d’en connaître un peu plus sur Manon ?

Quand elle débranche les projecteurs, Manon aime se ressourcer « au moulin de Quifeu, c’est un endroit où les parents de mon chéri ont un terrain à quelques centaines de mètres, il y a des pas japonais et de l’eau pour se rafraîchir et se baigner ». 

Niveau musique, Manon aime écouter « Soleil bleu ». Certaines paroles résonnent exactement avec son combat :

« Oh, laissez-moi vivre comme je veux,
Les pieds dans l’eau et la tête en feu »

et encore :

« Sur des nuages, sous mon soleil bleu » 

Ces mots célèbrent la liberté de tracer sa propre route, d’allumer “son soleil intérieur” malgré les critiques. Pas étonnant qu’elle plaise beaucoup à Manon : quelques accords suffisent pour retrouver confiance et monter sur scène comme une reine assumée.

En route vers la finale nationale !

L’histoire de Manon ne s’arrête pas à son écharpe régionale. Désormais ambassadrice des Pays de la Loire. Elle va représenter la région au concours de Miss Curvy France. Elle avance avec la même phrase en tête : « Une personne est belle quand elle est pleinement elle-même ». Chaque répétition, chaque interview, chaque regard croisé devient une occasion de marteler ce message. 

Si vous êtes ronde et que vous doutez encore, regardez-la : son premier clic a ouvert toutes les portes. À votre tour d’oser. Tentez l’aventure Miss Curvy. La scène est assez grande pour nous toutes.

Source des images : @jhphotos_44

Laisser un commentaire