Dans un monde où les normes sont parfois aussi étroites qu’un 36 fillette, surgit une voix, une femme, une tornade : Sarah Potenza. Peut-être que son nom ne vous dit encore rien. Mais laissez-moi vous conter l’histoire d’une artiste qui allie la puissance d’une locomotive à la grâce d’une diva soul. Une femme ronde, libre, flamboyante. Et surtout, une femme qui ne demande pas la permission pour exister. Elle le fait. Et avec panache.
Une voix, une présence, une claque
Sarah Potenza, c’est ce genre de voix qui vous saisit par le col dès la première note. Grave, rauque, déchirante et pourtant pleine de lumière. On la compare souvent à Janis Joplin, Tina Turner, Beth Hart, ou même Adele, version blues sous acide. Mais Sarah, c’est Sarah. Inclassable. Inimitable.
Originaire de Providence, Rhode Island, elle grandit dans une famille italienne à la langue bien pendue (ça promet). Très tôt, elle développe une passion pour la musique, non pas pour flatter l’ego ou récolter des likes, mais pour dire la vérité. Sa vérité. Celle des gens qu’on n’écoute pas toujours. Celle des femmes rondes, des artistes indépendantes, des voix qui grésillent à force de ne pas se taire.
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The Voice : le tremplin… mais pas la cage
C’est en 2015 qu’elle explose aux yeux du public américain, lors de son passage remarqué dans l’émission The Voice. Une performance de Stay with Me (de The Faces, pas de Sam Smith), qui retourne littéralement les coachs. Tous se retournent. Elle choisit Blake Shelton, puis se distingue épisode après épisode avec cette présence scénique qui ferait pâlir une boule à facettes.
Mais attention : Sarah ne se contente pas d’être “la candidate atypique” ou “la grosse avec une grosse voix” (oui, le monde est cruel). Elle impose une identité, un style, un message. Et surtout, elle ne se laisse pas enfermer dans une case. The Voice ? C’était un tremplin, pas un plafond.
Une carrière libre, sauvage, et féministe
Après l’émission, certains se seraient reposés sur leurs lauriers. Sarah, elle, enfile ses bottes, attrape sa guitare, et trace la route. En 2016, elle sort Monster, un album intense, cru, personnel. La critique la salue. Le public underground l’adopte. Les fans se multiplient.
Puis vient Road to Rome en 2019. Là, on touche au sommet. Un album qui parle de liberté, d’acceptation de soi, de féminité sans filtre. Le tout saupoudré d’une soul puissante, d’un blues moderne, et d’un groove à vous faire bouger même dans une salle d’attente de la CAF. Elle y clame haut et fort : “I work for me”. Pas pour une maison de disques. Pas pour plaire. Pas pour cocher une case. Pour elle. Pour vous. Pour nous.
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Une diva disco, mais pas en toc
Aujourd’hui, Sarah entame une nouvelle mue artistique. Elle explore des sonorités plus disco, plus pop, mais toujours avec ce timbre rauque, cette intensité brute. Elle collabore avec Dave Audé, producteur oscarisé, et continue d’électriser les scènes américaines, des petites salles intimes aux festivals en plein air.
Et surtout, elle reste fidèle à ses valeurs : mettre en avant les femmes, les artistes indépendantes, les corps hors-norme, et toutes celles et ceux qui ont été trop longtemps invisibilisés. Elle est, comme on dit, une étoile filante… qui refuse de s’éteindre.
Une icône pour les femmes rondes ? Oh que oui.
Ce qui fait de Sarah Potenza un modèle précieux, c’est qu’elle n’a jamais eu besoin de maigrir pour percer. Jamais eu besoin de lisser son image. Elle n’a jamais fait semblant. Son corps est puissant, fièrement exposé, orné de paillettes et de cuir noir, sans demander pardon.
Elle représente ce que tant de femmes attendent depuis des années : une star qui leur ressemble, sans compromis. Une femme qui monte sur scène en short lamé, qui chante qu’elle est un “monster”, non pas à cacher, mais à célébrer.
Alors oui, Sarah est une artiste musicale. Mais elle est aussi un manifeste vivant. Une claque à la grossophobie. Une réponse joyeuse et bruyante à tous ceux qui voudraient que l’art, la beauté ou la mode restent l’apanage des tailles dites “standards”.
@postmodernjukebox In which the animated #bluessinger teaches the swashbuckling protagonist about #ThePowerOfLove starring @Sarah Potenza #pmjtour ♬ original sound – Postmodern Jukebox
Et si on écoutait Sarah pour se réconcilier avec soi-même ?
Vous cherchez une bande-son pour vos matins sans motivation ? Une voix pour vous redonner foi en votre reflet dans le miroir ? Mettez Earthquake, The Mountain, ou I Work for Me. Laissez-vous emporter. Fermez les yeux. Imaginez-la en concert, devant une foule debout, criant les paroles avec elle.
Elle ne chante pas à la place de vous. Elle vous invite à chanter avec elle. Et ça, mes ami·e·s, c’est le pouvoir de celles qui ont osé s’aimer envers et contre tout.
Sarah Potenza, ce n’est pas juste une chanteuse. C’est un cri.
Un cri contre les cases, les complexes, les silences. Un cri pour les corps généreux, les voix éraillées, les parcours cabossés. Un cri qu’on devrait entendre bien plus fort en France aussi.
Et qui sait ? Un jour peut-être, elle viendra faire vibrer les murs de Nantes ou les scènes parisiennes. Mais en attendant, sa musique est là, prête à vous envelopper comme une couverture électrique.
Alors, la prochaine fois qu’on vous dit que “les rondes ne peuvent pas être stars”, envoyez Sarah Potenza à pleine puissance. Croyez-moi, plus personne n’osera vous dire le contraire.
Image de couverture IA