Quand Marianne James, tornade de bonne humeur et diva au souffle d’airain, lâche sur M6 qu’elle vit « en T-shirt et paréo comme une souillon », on se marre… puis on blêmit. Car derrière la blague se cache une réalité toute sauf folklorique : s’habiller au-delà du 54 relève encore, en 2025, du casse-tête hexagonal. Invité de On refait la mode, le juré emblématique de Nouvelle Star a décrit sans fard « la galère » pour dénicher un 56, un 58 ou – sacrilège suprême ! – un 60 en boutique : « C’est la cata, en France on n’y arrive pas » a-t-elle résumé, laissant un plateau entier muet comme des carpes Yahoo Actualités.
Une garde-robe qui pèse… quatre fois plus lourd
Faute de mieux, Marianne avoue acheter deux fois la même robe pour en transformer la jumelle en mètres de tissu supplémentaires. « Entre un 40 et un 60, ce n’est pas le double : c’est quatre fois plus de matière », rappelle-t-elle Yahoo Actualités. Un calcul à faire pâlir n’importe quel portefeuille – et qui illustre l’angle mort persistant de l’industrie : plus les tailles montent, plus l’offre se raréfie alors que les coûts explosent. Hélas, l’équation économique sert souvent de prétexte à l’immobilisme.
Les chiffres qui crient “couturières à la rescousse !
Spoiler : 45 % des Françaises portent au-delà du 44, et près d’un tiers tutoient déjà le 50. Autrement dit, la majorité des consommatrices se cognent toujours à des portants faméliques. Pour un pays qui se targue d’avoir inventé la haute couture, c’est un comble. Côté business, les analystes évaluent le marché grande taille à plus de 6 milliards d’euros en Europe. Moralité : refuser d’agrandir ses patronages, c’est renoncer à une part juteuse du gâteau… et nous laisser, nous autres bons vivants, sur notre faim. Allez, messieurs-dames les décideurs : c’est le moment de servir la tournée générale !

Leçon d’histoire : nos aïeules courbes étaient reines.
Avant que la taille 34 ne devienne totem, souvenons-nous que les héroïnes de la Belle Époque arboraient hanches généreuses, corsets lacés et chapeaux XXL. Quand Jeanne Paquin lançait ses robes empire pour dames “bien en chair”, personne ne levait le sourcil. Mieux : les tailleurs d’antan savaient agrandir sans alourdir, jouer des découpes pour flatter chaque galbe. Reconnecter avec ce savoir-faire, c’est honorer nos racines plutôt que brandir le progrès comme excuse au standard unique. Autour des tables de coupe, rapatrions donc l’art du patronage voluptueux : il a déjà fait ses preuves, il refera des étincelles.

Le vrai problème : un demi-siècle de retard
Soyons honnêtes : la France, patrie de la haute couture, se montre paradoxalement frileuse dès qu’on dépasse le 46. Les ateliers savent pourtant grader un patron, et l’histoire du vêtement hexagonal fourmille d’artisans capables de sublimer toutes les morphologies. Mais le prêt-à-porter a longtemps préféré reculer l’échéance plutôt que d’agrandir ses mannequins d’essayage (littéralement !). Résultat : peu de cintres, beaucoup de frustrations.
Des lueurs d’espoir — et de style !
Heureusement, la résistance s’organise. À Paris, Leena Paris coupe des robes écoresponsables jusqu’au 56 Coton vert, tandis que Les Militantes habillent les silhouettes du 42 au 58 made in Paname Les Militantes. Pour un vestiaire chic et coloré du 42 au 64, CharlesElie94 tient la barre Charleselie94. Sur le web, les plateformes comme Queen Curve compilent les marques qui osent grimper jusqu’au 60 (et parfois au-delà) queen-curve.fr. Bref, les adresses existent – mais il faut souvent les dénicher à la lampe torche.

Quelques pistes pour nos lectrices pressées
- Osez la seconde main XXL : appli Recurate, groupes Facebook, dépôts-ventes spécialisés – votre futur coup de cœur dort peut-être dans le placard d’une voisine.
- Ressortez la machine à coudre de mamie : un ourlet, une pince, un empiècement récup’… La tradition sait relever tous les défis morphologiques, parole de tailleur !
- Investissez dans un patron sur mesure : les nouvelles technologies 3D scannent vos courbes et livrent un patron ajusté au millimètre. Un geste pour l’avenir et la planète.
- Appelez les marques à la barre : un mail poli mais ferme vaut mille pétitions ; plus la demande est visible, plus l’offre grandit.
La mode responsable : l’occasion ou jamais
L’émission On refait la mode défend le tri de dressing et la seconde vie des textiles – une aubaine pour pousser, en parallèle, une inclusivité authentique. Produire moins mais produire pour tout le monde : voilà un slogan qui sent bon 2025. Les marques qui auront compris ce combo gagnant – circuit court + tailles longues – rafleront la mise.

Quand la tech taille sur mesure à la vitesse de la lumière.
Le futur sent bon la fibre optique : scan 3D depuis son salon, avatar en réalité augmentée, patron généré en trois clics, impression numérique à la demande. Résultat : zéro stock inutile et une pièce qui colle à la peau — au sens propre comme au figuré ! Cerise sur le bouton-pression, ces solutions réduisent l’empreinte carbone : produire juste ce qui sera porté. Morale de l’histoire : plus besoin de sacrifier la planète ni son ego à la caisse. L’innovation, quand elle s’allie à l’inclusivité, déboutonne le vieux système à toute allure. Allons-y, branchons-nous !
Messieurs-dames les créateurs, à vos aiguilles !
En tant que chroniqueur barbu qui a grandi entre les robes de bal de sa mère et les patrons Burda hérités de sa grand-tante, je vous le dis : la demande est là, vibrante, exigeante, prête à en découdre (sans mauvais jeu de mots). Marianne James a simplement allumé le projecteur. À nous, désormais, de refuser qu’une femme se sente « souillon » faute de boutonnière à sa taille.

La sororité ronde : un réseau qui n’a plus peur de se montrer.
Sur Instagram, TikTok ou IRL, la communauté #PlusSizeFrenchies s’échange adresses, bons plans retouches et coups de gueule. De la créatrice qui poste ses prototypes au mannequin grande taille qui filme ses “try-ons” sans filtre, l’entraide crépite à chaque scroll. Et si les marques traînent encore des pieds, le consommateur, lui, vote déjà avec son panier. Conclusion : plus on partage nos trouvailles, plus on fait grimper la demande visible. Ça tombe bien : la mode devrait être une fête ouverte à toutes les silhouettes. Alors on se serre les coudes, on lève nos rubans, et on fait du bruit !
La vraie élégance, c’est de laisser toutes les silhouettes entrer dans la danse – pas uniquement celles qui tiennent dans un 38. Alors, créateurs, dirigeants, acheteurs : sortez vos mètres ruban, dépoussiérez vos grilles de tailles et souvenez-vous que la couture française s’est bâtie sur l’art du sur-mesure. Le futur appartient à ceux qui, comme Marianne, rêvent grand… et comptent bien l’afficher !
Source des images : CHAT GPT