La vidéo a bouleversé les réseaux sociaux. Des millions de vues, des milliers de partages, et une onde de choc pour tous ceux qui l’ont regardée. Harmonie Albertini, influenceuse, autrice et conférencière engagée pour l’acceptation de soi, a été la cible d’insultes grossophobes d’une violence inouïe. Tout commence par un simple gâteau d’anniversaire… et se transforme en une affaire qui révèle l’ampleur d’un problème de société trop longtemps ignoré.
Un anniversaire qui vire au cauchemar
Le 20 juillet, Harmonie fête son anniversaire. Son conjoint organise une surprise : il commande un bento cake auprès d’un couple de pâtissiers montpelliérains. Un gâteau élégant, orné de pétales de sucre, pensé pour faire plaisir.
Jusque-là, tout semble parfait.
Mais tout bascule quand son conjoint reçoit une vidéo de la préparation du gâteau. Un détail surprenant : l’audio n’a pas été coupé. Et derrière les images, on entend des propos d’une violence inouïe. Pendant près de dix minutes, les deux pâtissiers tiennent des insultes grossophobes visant directement Harmonie :
« Le cachalot, il va exploser »
« Elle ne tiendra pas dix ans »
« Qu’elle fasse une sleeve »
« Même pour accoucher, elle mourra d’hypertension »
Des mots cruels, humiliants, dégradants. Dix minutes de mépris pur, alors même que ce couple fabriquait le gâteau destiné à Harmonie, avec un sourire de façade au moment de la livraison. Une trahison insupportable.
@daphne.ytb Courage Harmony ! Qu’en pensez vous ? #pourtoi #harmonyalbertini #mybentocake #grossophohie #honte ♬ son original – DAPHNÉ
Le choc et la douleur d’Harmonie
Quand son conjoint découvre la vidéo, il est anéanti. Il alerte Harmonie, qui décide de visionner l’enregistrement. Les phrases sont tellement violentes qu’elles deviennent insoutenables. Ce n’est pas seulement une insulte : c’est une remise en cause de sa dignité, de sa santé, de sa valeur en tant que femme.
Harmonie vit cette attaque comme un coup porté à des années de combat personnel contre la grossophobie. Elle-même atteinte d’une maladie chronique, le lipœdème, elle a souvent dû faire face à des jugements sur son corps, à des idées reçues sur son poids, à des moqueries déguisées. Mais ici, il ne s’agit pas d’un commentaire anonyme : ces propos viennent de personnes avec qui son conjoint collaborait, des inconnus qui l’ont humiliée derrière son dos.
Harmonie décide de prendre la parole sur TikTok. Dans une vidéo bouleversante, elle explique les faits, dénonce la violence des propos et appelle à reconnaître la grossophobie comme une discrimination grave. En quelques heures, la vidéo devient virale.
Une plainte… refusée
Forte de ses preuves, Harmonie se rend à la gendarmerie pour déposer plainte. Elle s’attend à ce que justice soit rendue. Mais la réponse est glaçante : plainte refusée.
Le motif ? La vidéo n’était pas « directement adressée » à elle. Un argument incompréhensible, d’autant plus que son conjoint, également visé, se voit opposer la même réponse. On lui explique que « sans certificat médical » ou « sans conséquence physique », la plainte n’a pas lieu d’être. Une minimisation inacceptable.
Ce refus illustre un vide juridique majeur : aujourd’hui, en France, la grossophobie n’est pas clairement reconnue comme une discrimination punissable. L’article 225‑1 du Code pénal sanctionne les atteintes liées à l’apparence physique, mais dans les faits, les insultes grossophobes sont rarement prises au sérieux. Elles sont considérées comme des moqueries « ordinaires », alors qu’elles ont des impacts psychologiques profonds.
@harmonyalbertini La honte a commencé à changer de camp. MERCI pour votre soutien qui a dépassé tout ce que j’aurais pu imaginer… Pour recevoir la pétition dès qu’elle sera en ligne, inscrivez-vous sur ma newsletter.
♬ son original – Harmony Albertini
Une mobilisation massive sur les réseaux sociaux
Face à ce refus de justice, Harmonie trouve un soutien immense… ailleurs. Sa vidéo, partagée des centaines de milliers de fois, crée une véritable vague de solidarité. Des anonymes, des influenceurs, des associations : tous se mobilisent.
Beaucoup racontent leur propre expérience de la grossophobie. Les messages affluent : des larmes, de la colère, des témoignages. Certains avouent avoir revécu leurs propres traumatismes en entendant ces insultes. D’autres remercient Harmonie de libérer une parole longtemps étouffée.
Dans ce mouvement collectif, un message revient sans cesse : « La honte doit changer de camp. »
La grossophobie : une discrimination systémique
Cette affaire dépasse le cas d’Harmonie. Elle révèle une réalité alarmante. La grossophobie est présente partout : dans les commentaires sur les réseaux, à l’école, au travail, dans les soins médicaux, dans l’espace public. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Selon la Ligue contre l’obésité, 18 % des Français disent avoir subi des discriminations liées à leur poids.
- Chez les personnes rondes, ce chiffre grimpe à 23 %, et atteint 41 % pour les personnes en obésité.
- Chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans, 47 % déclarent avoir été discriminées.
- Pire encore : chez les enfants et adolescents de 8 à 17 ans, 40 % ont déjà subi des moqueries ou des humiliations à cause de leur poids.
Ces chiffres traduisent une réalité glaçante : la grossophobie détruit des vies. Elle alimente des troubles alimentaires, des dépressions, des isolements sociaux. Elle pousse certaines victimes jusqu’à des pensées suicidaires. Et pourtant, ce fléau reste largement banalisé.

De la souffrance à l’action
Harmonie ne se laisse pas abattre. Elle refuse que cet épisode ne soit qu’un scandale de plus dans le flot des polémiques éphémères. Elle décide de transformer sa colère en action.
Avec l’aide de son avocate, elle va lancé une pétition pour modifier l’article 225‑1 du Code pénal et faire reconnaître la grossophobie comme une discrimination spécifique, avec de vraies sanctions.
L’objectif est clair : récolter 100 000 signatures pour interpeller l’Assemblée nationale et pousser les députés à agir. Ce n’est pas seulement le combat d’Harmonie, mais celui de toutes les personnes discriminées à cause de leur corps.
Son message est puissant :
« Je pose cette action pour la petite Harmonie enfant, qui se sentait seule et rejetée. Je le fais pour tous ceux qui vivent la grossophobie chaque jour. La honte doit changer de camp. »
Un enjeu de dignité et de justice
L’affaire Harmonie nous rappelle une vérité essentielle : les mots blessent. Les mots détruisent. Et les mots tuent parfois. Les propos grossophobes ne sont pas des « blagues » ou des « opinions » : ils sont une atteinte directe à la dignité et à la santé mentale.
Aujourd’hui, des milliers de personnes vivent dans la honte, non pas à cause de leur corps, mais à cause du regard et des jugements qu’on leur impose. C’est cette honte qu’Harmonie renverse. C’est ce combat qu’elle incarne.
Ne pas détourner le regard
L’histoire d’Harmonie est une alerte. Une invitation à réfléchir collectivement, à éduquer, à légiférer. La grossophobie n’est pas une opinion : c’est une violence. Elle brise des vies. Elle détruit des identités. Elle doit être nommée, reconnue et sanctionnée.
Si cette affaire a choqué, c’est parce qu’elle a révélé ce que beaucoup vivent dans le silence. C’est aussi parce qu’Harmonie, par son courage, a décidé de ne plus se taire.
Aujourd’hui, elle nous tend la main : à nous, maintenant, de la prendre.
Soutenir Harmonie, c’est défendre la dignité. C’est exiger la justice. C’est dire non à la grossophobie.
Images par IA