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Sur le plateau épuré – et pourtant chargé d’histoire – du format « Derush » qu’Elise Lucet diffuse sur YouTube depuis le 21 mai 2025, la journaliste au regard perçant et Lena Situations (Léna Mahfouf pour l’état civil) croisent leurs convictions. Cette rencontre sonne comme un coup de clairon : la maigreur, vieille rengaine des podiums, fait un retour tonitruant alors même que le body-positive semblait avoir gagné ses galons.

« J’ai l’impression que j’ai cligné des yeux et que d’un coup on était revenu à quelque chose que je voyais à l’époque »

D’un aveu qui claque comme une couture trop serrée, Lena situe le problème : à l’hiver 2024, moins de 1 % des mannequins étaient grande taille sur les catwalks, rappelle Elise au micro, chiffre BBC à l’appui.

Chiffres, chocs et coup d’arrêt.

La BBC n’exagère pas : sur cinquante silhouettes, trouver une taille 44 relève de l’archéologie. Pourtant, en 2020-2022, l’industrie applaudissait des castings bariolés de morphologies. Comment expliquer ce reflux ? Lena avance une hypothèse : le marketing « skinny-core » permet de vendre un rêve – ou plutôt un fantasme – qui pousse à la consommation de régimes express, voire de médicaments détournés.

« C’est un type de corps auquel on doit ressembler. Moi j’ai essayé, c’est impossible, j’ai tout fait pour. Mon corps change et ça me glisse entre les doigts »

« Tu veux absolument rentrer dans un moule, dans une case… tellement c’est entré dans ces normes »

Le témoignage frappe d’autant plus qu’il vient d’une entrepreneuse en pleine lumière : 4,6 millions d’abonnés, un concept-store à Paris, des collaborations haute couture. Si même Lena Situations plie sous la pression, qu’en est-il des anonymes ?

@elise_lucet La fin du "body positivisme" dans les défilés de mode : @Lena Situations nous donne son avis dans le dernier épisode de Derush ! Disponible sur YouTube #bodypositive #mode #derush #lenasituations ♬ son original – Élise Lucet

Réseaux sociaux : miroir déformant.

Instagram, TikTok et consorts tournent les algorithmes comme des stroboscopes : les silhouettes filiformes récoltent likes et placements de produit. Lena confie à Elise Lucet que la tendance à l’Ozempic – un antidiabétique pompé comme coupe-faim – la « triste profondément ». La journaliste hoche la tête : l’enquête d’Envoyé Spécial sur ces dérives est déjà dans les cartons.

Quand l’inclusion fait sonner la caisse… Sans fausse note.

Imaginez un instant : le directeur financier d’une maison de couture pianote sur son tableur. Il clique sur « retours produits » et son visage se fige : 25 % des robes XS reviennent, à peine 4 % des XL. Pourquoi ? Parce que la cliente qui trouve sa taille garde la robe, la porte, la poste sur Insta, et incite ses amies à commander la leur. Conclusion : diversité = ventes nettes. L’inclusif n’est pas une dépense de plus, c’est un amortisseur de coûts et un propulseur de marge.

@elise_lucet Léna passion mode On a abordé le sujet de la mode avec @Lena Situations dans le dernier épisode de Derush, disponible sur ma chaîne YouTube ! (Lien en bio) #derush #mode #lenasituations ♬ son original – Élise Lucet

Quand l’IA recrute, Lena appuie sur « pause ».

Dans l’entretien Lena Situations Elise Lucet, la créatrice grimace à l’idée d’un casting 100 % algorithmique : « Si on laisse l’intelligence artificielle choisir des avatars parfaits, c’est la fin du métier de mannequin, de l’émotion humaine sur un podium », lâche-t-elle. Elle rappelle que la mode est née de couturières épinglant de vrais corps, pas de lignes de code. Pour Lena, l’IA ne peut pas remplacer le sourire d’un premier défilé ou la démarche imparfaite qui rend un look inoubliable.

En clair : si la mode veut rester dans le coup, elle doit tailler pour tout le monde, point barre. À nous d’applaudir les podiums où chaque silhouette défile, pour qu’un jour la diversité devienne aussi naturelle qu’un ourlet bien fait.

Source image de couverture : générée par l'IA Chat GPT

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