L’Agence Régionale de Santé (ARS) a choisi de placer la lutte contre la stigmatisation de l’obésité au cœur de ses priorités. À travers une lettre d’information et des actions concrètes, elle rappelle que cette maladie chronique ne peut être réduite à des clichés ou à une question de volonté personnelle. L’ARS veut changer le regard porté sur l’obésité et promouvoir une société où le respect et l’égalité d’accès aux soins priment sur les jugements.
L’ARS, c’est quoi ?
L’ARS est un établissement public sous la tutelle du ministère de la Santé. Présente dans chaque région de France, elle coordonne et met en œuvre la politique nationale de santé au niveau local. Ses missions sont multiples : organiser l’offre de soins, renforcer la prévention, garantir l’accès à la santé pour tous et améliorer la qualité du système hospitalier et médico-social.
Mais son action ne s’arrête pas à la gestion médicale classique. L’ARS s’implique aussi sur des sujets de société liés à la santé : prévention du suicide, accompagnement des publics vulnérables, lutte contre les inégalités sociales, et désormais, sensibilisation à la stigmatisation de l’obésité.

Pourquoi la stigmatisation de l’obésité est-elle un problème ?
La stigmatisation repose sur une idée fausse : considérer l’obésité comme un simple manque de volonté ou une négligence personnelle. En réalité, l’obésité est une maladie chronique multifactorielle, influencée par la génétique, les hormones, l’environnement, la psychologie et les conditions de vie.
Pourtant, les personnes obèses sont trop souvent confrontées à des jugements négatifs. Ces préjugés vont des moqueries dans la vie quotidienne aux discriminations dans le monde du travail ou dans le parcours de soins.
En stigmatisant, la société renforce l’isolement, la culpabilité et les difficultés déjà existantes, aggravant ainsi la maladie au lieu de l’accompagner.
Les impacts psychologiques
La première conséquence de la stigmatisation est d’ordre psychologique. Les personnes obèses subissent régulièrement des insultes, des regards lourds de jugement ou des remarques blessantes. Ces expériences répétées entraînent anxiété, baisse de l’estime de soi et, dans certains cas, dépression.
Le stress chronique engendré par ces discriminations peut même favoriser les troubles du comportement alimentaire. Le cercle vicieux est cruel : plus la personne est stigmatisée, plus elle se sent mal dans son corps, et plus les comportements de compensation deviennent destructeurs.
L’ARS insiste sur ce point : l’obésité ne peut pas être combattue par la honte, mais par un accompagnement empathique et bienveillant.

Les conséquences sur l’accès aux soins
La stigmatisation ne se limite pas à la sphère sociale. Elle a aussi un impact direct sur le parcours de soins. Beaucoup de personnes obèses évitent de consulter par peur d’être jugées. Lorsqu’elles franchissent la porte d’un cabinet médical, certaines témoignent avoir reçu des conseils simplistes, centrés uniquement sur la perte de poids, sans analyse complète de leur situation.
Ce manque de prise en charge adaptée retarde les diagnostics de maladies associées comme le diabète ou l’hypertension. Il réduit aussi l’efficacité des traitements, car le patient perd confiance dans les soignants.
Former les professionnels de santé à un accompagnement respectueux et basé sur la science est donc un enjeu majeur. C’est ce que l’ARS souhaite mettre en avant dans ses actions.
Des répercussions sur la vie professionnelle
La discrimination liée au poids ne s’arrête pas aux portes des hôpitaux. Elle est aussi très présente dans le monde du travail. Des études démontrent que les personnes obèses subissent davantage de discriminations à l’embauche, dans les évolutions de carrière ou encore dans leur rémunération.
Cette réalité alimente un sentiment d’injustice et fragilise l’intégration sociale. À compétences égales, une personne obèse est encore trop souvent jugée sur son apparence et non sur ses capacités.
Pour l’ARS, il est urgent de rappeler que la lutte contre les inégalités de santé doit inclure la lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris dans le cadre professionnel.

L’infolettre de l’ARS : sensibiliser et agir
Dans sa récente lettre d’information, l’ARS consacre un dossier complet à la stigmatisation de l’obésité. Ce document met en lumière la gravité du problème. Pour le lire : cliquez-ici !
Le message est clair : la lutte contre l’obésité doit s’accompagner d’une lutte contre la stigmatisation. Sans cela, aucune politique de santé ne pourra être pleinement efficace.
Une vision d’avenir
La mobilisation de l’ARS n’est pas ponctuelle. Elle s’inscrit dans une stratégie à long terme : construire une société où chacun a droit à des soins adaptés et à un regard bienveillant, indépendamment de son poids.
Cela implique de transformer les mentalités, d’éduquer les générations futures et de rappeler que la diversité corporelle fait partie de la réalité humaine. L’obésité ne doit plus être un sujet de honte, mais une condition de santé prise en compte avec respect.

L’événement du 8 septembre
Dans la continuité de cette mobilisation, l’ARS Île-de-France organise le lundi 8 septembre 2025, de 10h à 12h, une conférence intitulée « Culture commune : nutrition surpoids obésité TCA, adultes et jeunes adultes ».
L’événement aura lieu au siège de l’ARS-IDF, dans la Salle Business Center du Curve, 13 rue de Landy, à Saint-Denis. Il sera coorganisé avec le réseau régional obésité adulte, GRESMO Romdes et l’association ENDAT TCA.
Cette rencontre réunira professionnels de santé, associations et acteurs régionaux autour d’un même objectif : mieux comprendre les liens entre nutrition, obésité et troubles du comportement alimentaire, afin de construire des actions de terrain efficaces et inclusives.
L’heure est à la transformation des mentalités.
En plaçant la lutte contre la stigmatisation de l’obésité au centre de ses priorités, l’ARS envoie un signal fort : il est temps de changer de regard. Grâce à ses campagnes de sensibilisation, à ses publications et à des événements comme la conférence du 8 septembre, l’agence veut ouvrir la voie vers une société plus juste et plus respectueuse.
Un pas décisif vers l’avenir, où la santé ne sera plus associée au jugement mais à l’accompagnement, et où chacun pourra trouver sa place sans craindre le poids des préjugés.
Images par IA