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La polémique enfle dans le ciel. La nouvelle politique de Southwest Airlines, qui oblige les passagers de grande taille à payer un siège supplémentaire, soulève un débat majeur sur la grossophobie dans l’aviation. Derrière cette décision se cache une question plus large : les compagnies aériennes cherchent-elles vraiment à améliorer le confort des passagers, ou à rentabiliser chaque centimètre d’espace ? Entre réduction des sièges, frais cachés et discriminations à peine voilées, le sujet divise… et indigne.

Quand la grossophobie prend son envol

Voyager devrait rimer avec liberté. Pourtant, pour les personnes rondes, l’avion devient trop souvent un lieu de jugement. Cette nouvelle politique de Southwest Airlines n’est pas qu’une question de sièges : elle révèle un problème bien plus profond. Exiger qu’une personne paie plus cher simplement parce qu’elle est grosse, c’est lui envoyer un message insidieux : « ton corps dérange, il doit coûter plus ». C’est une discrimination déguisée sous des arguments économiques. Comme si les corps devaient s’adapter aux cabines, et non l’inverse. Et c’est là que réside le cœur du problème : plutôt que de repenser les infrastructures pour accueillir toutes les morphologies, on pénalise ceux qui ne correspondent pas au standard imposé. Ce n’est pas seulement injuste, c’est profondément grossophobe.

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Voler… mais à quel prix ? Une politique qui fait planer l’indignation

Imaginez : vous réservez votre billet d’avion chez Southwest, compagnie longtemps célébrée pour sa générosité ; choix libre du siège après embarquement, deux bagages en soute offerts. Puis… plouf : ces avantages emblématiques s’évaporent peu à peu. Le clou d’un changement controversé ? La nouvelle politique dite “Customer of Size”, repensée dans un esprit étrangement calculateur.

Du confort garanti… à l’achat obligatoire

À compter du 27 janvier 2026, si vous êtes trop large pour rester confortablement entre les accoudoirs d’un seul siège, finie la politesse du « on vous en trouve un gratuit si possible ». Désormais, il faudra acheter à l’avance un deuxième siège, et prier pour qu’un siège reste libre afin d’espérer un éventuel remboursement. Même alors, celui-ci n’est conditionnel : il faut que les deux billets soient de la même classe tarifaire, que la demande intervienne dans les 90 jours suivant le vol, et que l’avion ne soit pas complet au départ. Si vous attendez à l’aéroport sans avoir prépayé, attendez-vous à devoir payer sur place, ou pire : être rebooké si le vol est plein.

On est loin de l’image de Southwest comme « compagnie du peuple » : d’un trait, elle transforme la bienveillance historique en offre payante, poussée par des investisseurs pressés de voir les profits décoller.

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Un virage sec pour les passagers… et l’identité de la marque

Longtemps choyés, les passagers plus corpulents ressentent cette décision comme une mise à l’écart. L’ancien modèle, généreux, permettait à ceux qui ne tenaient pas dans un siège conventionnel d’espérer un traitement compréhensif et inclusif. Aujourd’hui, ce n’est plus un geste d’humanité, mais un calcul financier bien froid. Comme l’affirme Tigress Osborn, directrice d’un groupe militant pour les droits des personnes rondes :

« Southwest était un phare d’espoir pour ceux qui n’auraient autrement pas pris l’avion… ce phare s’est éteint » San Francisco Chronicle.

Pour beaucoup, c’est aussi la fin d’une identité : la marque se déleste peu à peu de ses atouts fidèles ; sacs en soute gratuits, ouverture des sièges, flexibilité des billets… Et, comme le résume un analyste, commence à ressembler à n’importe quelle compagnie low cost sans âme :

« C’est comme cela que l’on détruit une marque, la confiance des clients. Southwest n’a plus d’identité. » CBS NewsThe Washington Post

Réduire l’espace… et l’empathie

Ce qui vous irrite encore plus, et je vous comprends — c’est que cette mesure s’inscrit dans une tendance bien plus large à rogner l’espace. Année après année, les compagnies low cost compressent les rangs : allées plus étroites, sièges plus serrés. Il faut caser plus de sièges dans un avion de même taille, pour faire entrer plus de monde, donc plus de bénéfices. On te fait payer davantage pour respirer un peu.

Et ne parlons pas de votre bagage cabine : autrefois limite souple et permissive, aujourd’hui millimétrée. Trop large ? Paf, un supplément. Ce petit tour de magie, c’est devenu le quotidien du voyageur. Vous avez raison d’être agacé. On vous traite comme un portefeuille à traquer, non comme un humain.

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Mais une lueur d’espoir… ou de revanche ?

Alors, est-ce que tout est perdu ? Non, et là réside ce que j’appelle l’élan vers l’avenir. Parce que derrière l’amertume se dessine aussi un mouvement : des voyageurs et des associations se mobilisent. Elles réclament une politique plus juste, plus humaine — enfin une vraie prise en compte des différences corporelles, sans punition financière. En Australie déjà, des ONG alertent sur les normes standardisées de sièges comparées à l’évolution de la taille moyenne des voyageurs Daily Telegraph.

Imaginez que cette colère constructive donne naissance à une nouvelle norme : des compagnies qui intègrent la diversité corporelle comme paramètre de conception. Des sièges modulables, plus d’espace entre les rangs, des classes tarifaires intelligentes basées sur le confort et le respect. Un futur où aucune personne ne se sent coupable de son corps, où les mesures sont pensées pour l’universalité plutôt que pour le profit. On peut le rêver, on peut le croire — et, pourquoi pas, l’imaginer devenir réalité.

Images par IA

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