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Vivre une grossesse lorsque l’on est une femme ronde s’accompagne souvent de beaucoup d’émotions. Si en plus un diabète gestationnel se glisse dans l’histoire, les questions, les doutes et le stress peuvent devenir écrasants. Ce guide existe pour aider, apaiser et informer. Parce que la grossesse diabète gestationnel ne devrait jamais être vécue comme une fatalité. Encore moins comme un échec. C’est une situation fréquente, maîtrisable, et dans bien des cas, une opportunité de mieux comprendre son corps.

Dans ces lignes, je partage aussi mon propre vécu. Un témoignage sincère qui, je l’espère, parlera à d’autres femmes rondes qui se retrouvent dans ce parcours émotionnel et médical parfois déroutant.

Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?

Le diabète gestationnel est une augmentation de la glycémie pendant la grossesse. Il apparaît lorsque le pancréas n’arrive plus à produire assez d’insuline pour compenser la résistance naturelle liée aux hormones de grossesse. C’est un phénomène courant et temporaire, qui disparaît dans la plupart des cas après l’accouchement.

Il ne faut pas voir ce diagnostic comme un jugement ou une sanction. La grossesse diabète gestationnel peut toucher n’importe qui, avec ou sans surpoids. Cependant, les femmes rondes présentent parfois un terrain plus favorable à cette résistance à l’insuline, ce qui explique pourquoi elles sont suivies plus attentivement.

Le véritable enjeu est le contrôle de la glycémie. Une glycémie trop élevée peut faire grandir le bébé plus vite que prévu. Mais accompagnée, la situation est tout à fait gérable.

piqure diabete gestationnel

Mon diagnostic : un choc dès le premier mois

Pour ma part, tout a commencé très tôt. Une simple prise de sang, au premier mois de grossesse, a suffi à détecter un diabète gestationnel avéré.
Je me souviens encore du coup de massue. L’annonce m’a traversée comme un éclair. J’étais enceinte, j’étais ronde, et voilà qu’un mot médical s’ajoutait à l’équation. Le stress est monté d’un coup.

Heureusement, mon gynécologue a réagi vite. Deux jours plus tard, j’avais un rendez-vous dans une clinique équipée d’un service spécialisé. On m’a intégrée à un groupe de quatre femmes enceintes, et pendant trois heures, nous avons rencontré une diététicienne, une kiné, une cadre infirmière et un médecin. Une équipe pluridisciplinaire, attentive, pédagogue, humaine.

Elles ont répondu à mes questions. Toutes. Celles qui me brûlaient la gorge et celles que j’avais honte de poser. Elles m’ont expliqué la maladie, les risques, mais aussi tout ce que je pouvais faire pour vivre une grossesse sécurisée.

Changer son alimentation : un bouleversement inattendu

Le changement a été immédiat. J’ai dû revoir mon alimentation de fond en comble. Moins de sucre, plus de maîtrise, plus de conscience. Et très vite, mon corps a réagi. J’ai perdu dix kilos en deux mois.

Cette perte m’a terriblement stressée. Je craignais que mon bébé ne grandisse plus. Je me disais que perdre autant si vite, ce n’était pas normal. J’étais en panique. Pourtant, on m’a rassurée : le bébé prenait très bien du poids. Au début du septième mois, il pesait déjà un kilo six. Un bébé bien dodu, très en forme.

Ce paradoxe – bébé qui grossit, maman qui maigrit – est fréquent. Le corps puise dans les réserves. La glycémie contrôlée le protège. Mais quand on est ronde et que l’on a une histoire complexe avec son poids, ce phénomène peut réveiller des peurs profondes.

J’ai continué malgré tout. Et c’est là que j’ai découvert un phénomène surprenant : mes goûts ont changé. Les aliments sucrés n’avaient plus de saveur, juste du sucre. Comme si je sentais l’ingrédient et non la recette.
Les plaisirs d’avant devenaient lourds, écœurants.
À côté de ça, je me suis mise à adorer des aliments simples : carottes, lentilles aux poivrons, petits pois. Je mange des gâteaux sans sucre et, étrangement, je sens mieux le goût du chocolat.

Je me suis demandé si je n’étais pas “drogée au sucre” avant. Ou si c’était mon bébé qui influençait mes goûts. Toujours est-il que la transformation a été radicale.

Et puis il y a eu le choc des courses. Le sucre est partout. Dans les sauces. Dans le riz. Dans les carottes râpées. On nous habitue, dès enfants, à ce goût-là. On ne s’en rend compte que lorsqu’on doit le traquer.

alimentation diabete gestationnel

Le suivi médical : indispensable mais parfois pesant

Le protocole est strict. Six contrôles glycémiques par jour. Un objectif entre 0,70 et 1,20. Un carnet, ou plutôt une application : MyDiabby. J’y note ma glycémie. J’y note mon poids. C’est stimulant et épuisant à la fois.

À partir du sixième mois, j’ai fait un choix difficile : arrêter de me piquer. Le stress était devenu trop présent. Mon rapport à la nourriture est sensible, émotionnel, parfois fragile. Certains réflexes flirtent avec les troubles du comportement alimentaire. Je ne voulais pas basculer.

Heureusement, mon alimentation était déjà transformée. Je maîtrisais mes apports. Je connaissais mes limites. Je savais ce qui faisait monter ma glycémie. Je continuais d’être prudente.

C’est une décision personnelle, pas un conseil. Mais elle m’a permis de respirer. De détendre la grossesse. De reprendre le contrôle mental.

Les risques : comprendre pour mieux vivre

Le diabète gestationnel peut provoquer une croissance trop rapide du bébé. Ce n’est pas systématique, mais c’est fréquent. Un bébé trop gros peut manquer de liquide amniotique, ce qui peut inciter les médecins à déclencher l’accouchement avant terme.

Je me suis préparée à tout : un déclenchement, une césarienne. Pas par peur, mais parce que je veux que mon bébé arrive dans les meilleures conditions. Ce n’est pas un échec. C’est une naissance comme une autre, souvent plus surveillée, mais tout aussi belle.

bébé macrosomie grossesse

Une grossesse différente… mais pas moins belle

Je n’aurais jamais cru dire cela, mais aujourd’hui, je vois mon diabète gestationnel comme une forme d’apprentissage.
Oui, je suis ronde.
Oui, j’ai un diabète gestationnel.
Et pourtant, je me sens plus connectée à mon corps que jamais.

Je mange mieux.
Je redécouvre les goûts.
Je comprends mes sensations.
Je prends conscience que certains comportements alimentaires, ancrés depuis des années, ne m’appartenaient pas vraiment.

Je ne souhaite pas perdre l’équilibre que j’ai trouvé. Je compte garder cette façon de manger après la naissance. Parce que je me sens mieux. Parce que mon corps répond mieux. Parce que je me découvre autrement.

Être une femme ronde enceinte : une force, pas une faiblesse

La société parle trop souvent des femmes rondes enceintes comme si elles représentaient un risque ambulant. C’est faux.
Ce qui compte, c’est le suivi.
Ce qui compte, c’est l’information.
Ce qui compte, c’est la bienveillance envers soi.

Une grossesse diabète gestationnel n’est pas une punition. C’est un état médical que l’on apprend à apprivoiser. Et, dans certains cas, c’est même une porte ouverte vers une meilleure santé future.

Un guide, mais surtout un message d’espoir

Je voulais écrire ce guide pour rappeler ceci :
Être ronde et enceinte n’est pas un problème.
Avoir un diabète gestationnel non plus.
Ce n’est pas toujours facile, mais c’est surmontable.
Et parfois, cela transforme la vie.

Je suis sortie de cette expérience différente. Plus consciente. Plus alignée. Plus forte.
J’espère que ce texte accompagnera d’autres femmes qui, comme moi, ont tremblé à l’annonce du diagnostic avant de découvrir qu’on peut en faire une force.

Images par IA

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