Il y a des modes qui font sourire, et d’autres qui donnent un frisson dans le dos. Le phénomène des influenceurs Ozempic appartient clairement à la deuxième catégorie. Ce mouvement étrange, né au milieu des réseaux sociaux, transforme un médicament sérieux en objet de désir rapide. Et si on en parle autant aujourd’hui, c’est parce que la vidéo de Naj B Fit a mis un sacré coup de projecteur sur un engrenage que personne n’avait vu venir. Pas même lui, qui pourtant suit ce sujet depuis les premières rumeurs. Alors, prenons un instant. Regardons les faits. Et comprenons comment nous en sommes arrivés là.
Comment Ozempic est devenu un sujet viral ?
Au départ, Ozempic n’était qu’un traitement destiné aux personnes diabétiques. Un médicament pensé pour stabiliser une maladie sérieuse. Un outil médical, pas un objet tendance à la mode des challenges TikTok.
Puis, très vite, la rumeur enfle. On découvre que le médicament coupe l’appétit. Et on voit apparaître des pertes de poids presque irréelles. Il ne faut pas longtemps pour que les réseaux s’emparent du sujet. Les célébrités entrent en scène. Certains changent d’apparence en quelques semaines. Les « avant-après » s’enchaînent comme des épisodes de série. Et tôt ou tard, la tentation d’imiter arrive.
C’est là que naissent les premiers influenceurs Ozempic. Un tout nouveau type de créateur. Ils ne vendent pas un parfum, pas un t-shirt, pas un régime détox. Non. Ils vendent une injection.
Ce que montre vraiment la vidéo de Naj BFit
Naj B Fit raconte cette histoire avec son humour habituel. Mais derrière la légèreté apparente, on perçoit l’inquiétude. Il observe ce phénomène depuis le début, comme un parent qui aurait vu un enfant grandir… mais tourner mal en cours de route.
Dans sa vidéo, il explique comment Ozempic est passé du statut de médicament discret à celui de star mondiale. Il évoque les célébrités qui l’ont adopté. Oprah, méconnaissable. Serena Williams, devenue ambassadrice d’une marque dérivée. Et des milliers d’internautes qui veulent reproduire ces transformations éclair.
Il montre aussi l’envers du décor. Les effets secondaires dont on ne parlait pas au début. Les visages creusés. La fatigue. Les pancréatites. Les hypoglycémies. Les pertes de vision. Et même des maladies plus graves dont certains professionnels alertent aujourd’hui.
Plus le temps passe, plus les témoignages s’accumulent. Certains regrettent. D’autres minimisent. Mais au milieu de tout ça, un autre phénomène apparaît. Celui que personne n’avait anticipé : la création d’une industrie du contenu Ozempic.
Les influenceurs Ozempic : un phénomène inquiétant
On peut comprendre qu’un produit fasse le buzz. Mais ici, on parle d’un médicament sous ordonnance. Cela n’empêche pourtant pas certains créateurs de transformer leurs réseaux sociaux en vitrines commerciales.
Les influenceurs Ozempic proposent désormais tout un éventail de contenus. Des vlogs quotidiens. Des journaux de bord. Des vidéos « injecte-toi avec moi ». Des avant-après spectaculaires. Des codes promo. Et même parfois… des ventes illégales.
Naj B Fit raconte le cas d’une tiktokeuse ayant carrément monté un petit commerce. Elle envoyait les produits par colis comme si elle vendait des bougies parfumées. Résultat : complications médicales pour des acheteurs. Et procédures judiciaires pour elle.
Un peu plus loin, il mentionne Emmy Kane, une influenceuse devenue célèbre uniquement grâce à Ozempic. Puis Janelle Ronner, dont la transformation rapide a déclenché une avalanche de suspicions. Elle vendait des programmes à 200 dollars tout en cachant l’usage de ces médicaments. Son mensonge éclate. Mais au lieu d’être rejetée, elle attire encore plus de questions sur… la meilleure marque d’Ozempic à acheter.
C’est là que la lumière devient froide.

Pourquoi ce phénomène fonctionne aussi bien ?
Le problème n’est pas seulement l’existence de ces contenus. C’est leur diffusion massive. Ils se multiplient parce qu’ils fonctionnent. Parce qu’ils génèrent des vues, des likes, des commentaires. Parce qu’ils créent de l’envie.
Un créateur poste une vidéo sur Ozempic. Elle explose. Le lendemain, il en poste une autre. Puis une autre encore. Et en quelques semaines, il devient une référence pour des milliers de personnes qui cherchent à maigrir.
Le danger est simple : ce type de contenu suggère qu’il n’existe qu’une seule voie rapide pour perdre du poids. Une voie qui n’a pourtant jamais été conçue pour des personnes en bonne santé. Une voie dont les effets à long terme sont encore flous. Une voie risquée.
Les conséquences pour le public
Quand quelqu’un voit une personne fondre en quelques semaines, il est tentant de penser que la solution est là, à portée de main. Mais la réalité est bien plus dure.
Pour beaucoup, cela crée un sentiment d’échec. Ils se disent que sans ce produit, il est impossible de changer. Qu’ils n’y arriveront jamais. Ce message est destructeur.
D’autres passent à l’acte. Ils cherchent à se procurer les injections. Ils s’exposent aux risques. Ils détournent un traitement vital pour les diabétiques, aggravant au passage les pénuries. Ils mettent en péril leur santé pour un résultat souvent temporaire.
Car Naj B Fit le rappelle : dès que l’on arrête Ozempic, le poids revient. Parfois davantage.

Les conséquences sociétales du phénomène
Ce phénomène ne touche pas seulement des individus. Il transforme notre rapport collectif au corps. Il renforce l’idée que la minceur est une performance. Une obligation. Et que tous les moyens sont bons pour y parvenir.
Il crée une nouvelle pression sociale. Une injonction silencieuse : « Si tu ne perds pas de poids, c’est que tu n’as pas le courage de prendre Ozempic. »
C’est l’inverse de ce dont les sociétés modernes ont besoin. Nous avançons vers un monde où l’on valorise la diversité. Les corps différents. Les parcours différents. Les rythmes différents. L’arrivée des influenceurs Ozempic agit comme un vent contraire.
Un vent qui souffle trop fort.
Ce qui attend les influenceurs Ozempic
Naj B Fit conclut sa vidéo en prédisant l’arrivée des ebooks, des formations, des programmes. Et il a probablement raison. L’industrie du bien-être a toujours eu une capacité surprenante à transformer n’importe quel produit en objet de consommation massive.
Mais le vent finit toujours par tourner.
Les plateformes vont commencer à modérer. Les autorités vont enquêter. Les marques vont prendre leurs distances. Et la vérité médicale, elle, finira toujours par s’imposer. Le temps a cette manière simple et implacable de ramener chacun à la raison.
Les influenceurs Ozempic ne sont pas simplement une nouvelle mode. Ils sont le résultat d’une société qui cherche des solutions rapides à des problèmes complexes. Ils sont le symptôme d’un monde fatigué, inquiet, fasciné par l’instant.
La vidéo de Naj B Fit met les mots justes sur ce glissement dangereux. Elle rappelle que la santé n’est pas un divertissement. Qu’un médicament n’est pas un accessoire. Qu’un corps mérite mieux que des solutions express.
L’avenir, lui, doit être fait de prudence, de respect, d’information. Et peut-être aussi d’un retour aux traditions simples : écouter son médecin, respecter son corps, avancer à son rythme. C’est moins spectaculaire, certes. Mais c’est durable. Et surtout, c’est humain.
Déjà quand on choisit l’humanité, on n’est jamais vraiment perdant.
Images par IA









