Certaines vidéos claquent comme des manifestes. Celle de Laetitia Mampaka, nouvelle chroniqueuse sur Téva, en fait partie. Avec sa verve mordante, son humour vif et une aisance oratoire qu’on devine taillée dans le marbre, elle pose une question dérangeante mais nécessaire : « Suis-je trop ambitieuse pour une femme ? » Spoiler : non, mille fois non.
Qui est Laetitia Mampaka ?
Juriste de formation, treize fois titrée en éloquence, championne d’Europe et classée parmi les trois meilleurs auteurs de France, Laetitia Mampaka n’a pas attendu qu’on lui donne la parole : elle l’a conquise.
Mais son talent ne s’arrête pas à la scène. Humoriste, formatrice en art oratoire et chroniqueuse télé, elle a su transformer sa passion pour les mots en une arme de persuasion massive. Et quelle arme ! Charismatique, drôle, directe, elle incarne cette génération de femmes noires ambitieuses, cultivées et fières de l’être. Celles qui refusent de s’excuser d’avoir de l’envergure.
À travers ses chroniques sur Téva, Laetitia parle des femmes avec un mélange de lucidité et de second degré. Son ton, à mi-chemin entre le stand-up et le manifeste féministe, invite à réfléchir tout en faisant sourire. Et c’est sans doute ce qui rend sa plume si redoutable.
Quand l’ambition devient une menace
Tout part d’une conversation banale. Une femme d’une quarantaine d’années, bien intentionnée sans doute, lui conseille de « calmer ses ambitions d’homme » pour, je cite, « enfin se mettre en couple ».
Ce type de remarque, nombre de femmes l’ont déjà entendu. Cette idée selon laquelle une femme « trop ambitieuse » ferait peur, dérangerait, éclipserait l’homme. Comme si le succès avait un genre.
Laetitia, avec son humour ravageur, s’en amuse : « Je ne savais pas que l’excellence et l’ambition avaient un sexe ! » Elle déroule alors la liste de ses accomplissements, d’un ton faussement candide : « Je suis juste juriste de formation, détentrice de 13 titres en éloquence, championne d’Europe, classée dans le top 3 des meilleurs auteurs de France, humoriste, chroniqueuse, formatrice en oratoire… Franchement, je vous pose la question : y a quoi d’intimidant là ? »
Cette autodérision cache une vérité plus profonde : la société pardonne difficilement aux femmes d’être ambitieuses, confiantes et fières de leurs réussites.
L’ambition au féminin : encore un tabou ?
Depuis quand vouloir réussir serait une faute de goût ? Ou pire, une menace ?
Laetitia dénonce avec panache cette injonction sournoise à « se limiter pour rester désirable ». Combien de femmes brillantes se sont déjà entendu dire qu’elles faisaient « fuir les hommes » ?
Elle répond sans détour : « Mais c’est précisément le but ! » Une réplique aussi drôle que tranchante. Car oui, pourquoi vouloir séduire ceux qui se sentent diminués par la réussite d’une femme ?
Dans un monde encore trop souvent gouverné par les ego masculins, affirmer son ambition reste un acte de résistance. Et Laetitia, en bonne oratrice, transforme cette résistance en art.
@laetitiamampaka « Suis-je trop ambitieuse pour une femme? » Voici ma première chronique pour @Téva De quoi booster l’estime et la confiance de toutes les divas — L’émission LES PIQUANTES chaque samedi dès 21h00 sur Teva #laetitiamampaka #ambition #femme #confianceensoi ♬ son original – Laetitia Mampaka
Le mythe de la femme « trop »
Trop ambitieuse. Trop bruyante. Trop confiante. Trop tout.
On demande aux femmes de trouver le juste milieu : réussir, mais sans déranger ; être fortes, mais pas trop ; s’aimer, mais discrètement.
La chronique de Laetitia met un coup de pied dans cette hypocrisie. Elle le fait avec une ironie cinglante, évoquant les « quéquets de 35 ans chômeurs, futurs rappeurs en devenir », ces hommes qui réclament des femmes dociles tout en refusant de se remettre en question.
Derrière le rire, le message est limpide : les femmes n’ont pas à baisser leurs standards pour ménager des égos fragiles.
L’humour comme arme d’émancipation
L’une des grandes forces de Laetitia Mampaka, c’est son humour. Elle manie la dérision avec une précision chirurgicale, pour mieux désamorcer la gêne. Là où d’autres crieraient leur colère, elle fait rire… mais d’un rire qui pique.
Sa phrase culte — « Je veux péter les plafonds de verre et en faire des paillettes » — résume à elle seule sa philosophie : transformer les obstacles en lumière.
Elle n’invite pas les femmes à se justifier, mais à briller sans s’excuser.
À prendre l’espace.
À signer leurs victoires « en lettres dorées ».
Dans une société où la modestie féminine est encore valorisée comme une vertu, ce discours fait du bien. Il galvanise. Il libère.
« Je veux quatre jours de deuil national »
Laetitia pousse le trait jusqu’à l’absurde, revendiquant « quatre jours de deuil national » à sa mort, « avec le pape en larmes ». L’image est démesurée, mais c’est justement ce qui la rend puissante. Elle célèbre la grandeur, celle que les femmes s’interdisent trop souvent.
Car derrière cette hyperbole se cache une vérité douce-amère : l’histoire a longtemps oublié les femmes ambitieuses. Combien ont été effacées, minimisées, ou réduites à des épouses d’hommes célèbres ?
En réclamant un deuil national pour sa disparition, Laetitia réclame symboliquement la reconnaissance que toutes méritent : celle d’avoir laissé leur empreinte.
L’ambition, un acte d’amour envers soi
Le message final de sa chronique résonne comme un appel à l’action :
« Ne vous rabaissez jamais pour mettre quelqu’un d’autre à l’aise. »
Cette phrase vaut toutes les leçons de développement personnel. Elle rappelle que l’ambition féminine n’est pas une arrogance, mais une forme d’amour-propre.
Avoir de l’ambition, c’est croire qu’on mérite d’occuper une place. C’est vouloir laisser une trace. C’est honorer le travail, le talent, l’effort. Et dans le cas de Laetitia Mampaka, c’est aussi inspirer toutes celles qui doutent encore.
Vers un nouveau modèle de réussite féminine
Les femmes comme Laetitia tracent une route différente.
Elles prouvent qu’on peut être belle, drôle, brillante, ambitieuse, et ne rien devoir à personne.
Elles rappellent que la réussite n’a pas de genre et que la liberté commence là où on cesse de demander la permission.
Alors, suis-je trop ambitieuse pour une femme ?
Non.
Je suis simplement ambitieuse, point.
Et si cela dérange, c’est peut-être le signe que le monde change — enfin.
Source image de couverture : https://www.instagram.com/p/CzmLI2_IKq4/?img_index=1 , @bylucadevita









