Certaines phrases sont comme des piqûres : elles paraissent petites, mais elles laissent des traces profondes. Les phrases grossophobes en font partie. Elles sont souvent prononcées sans réfléchir, avec un sourire gêné ou une fausse bienveillance, mais elles véhiculent une vision dure, excluante, humiliante.
Dire à une personne obèse comment elle “devrait” vivre son corps, c’est franchir une ligne. Une ligne qu’il est temps de ne plus franchir. Voici 8 phrases grossophobes à ne jamais dire… et les raisons pour lesquelles elles sont aussi blessantes qu’injustes.
1. “Tu devrais peut-être faire un régime.”
Le classique des classiques. Cette phrase repose sur une idée erronée : que le poids est toujours contrôlable et qu’il faudrait forcément vouloir le changer. En réalité, le corps d’une personne n’est pas un sujet de discussion publique.
Cette phrase grossophobe présume que la personne obèse est ignorante ou négligente. C’est une intrusion déguisée en conseil. Et dans 100 % des cas, c’est déplacé.
2. “Tu es belle malgré ton poids.”
Le fameux compliment toxique. Ce “malgré” est une gifle verbale : il sous-entend que beauté et obésité sont incompatibles. Or, la beauté n’a pas de taille ni de forme imposée.
Une personne grosse n’a pas besoin d’une validation conditionnelle. Cette phrase grossophobe enferme dans une norme esthétique étroite et injuste.

3. “Tu as un si joli visage, dommage pour le reste.”
La violence de cette phrase réside dans sa fausse douceur. Elle découpe littéralement le corps en morceaux : un “joli visage” acceptable et un “reste” à effacer.
C’est une façon détournée de dire que la personne pourrait “mériter” d’être belle… si elle changeait. Rien de bienveillant là-dedans, seulement une bonne dose de grossophobie ordinaire.
4. “Si tu faisais un peu de sport, tu perdrais vite.”
Cette phrase grossophobe part du stéréotype que les personnes obèses sont forcément sédentaires. Faux. Beaucoup font du sport, parfois intensément.
Le poids est influencé par de multiples facteurs : génétiques, hormonaux, médicaux, environnementaux. Le réduire à “bouger plus” est simpliste et méprisant.
5. “Ce n’est pas très sain, tu devrais faire attention.”
Traduction : “Je me donne le droit de commenter ce que tu manges parce que tu es gros(se).” Cette phrase grossophobe infantilise et juge. Elle fait de chaque repas une scène publique, comme si une personne grosse devait “mériter” ce qu’elle mange.
Spoiler : une salade ne rend pas mince et un gâteau ne rend pas gros. Les assiettes ne sont pas des déclarations politiques.

6. “Moi aussi j’ai grossi, je comprends.”
Comparer une prise de quelques kilos à la réalité quotidienne d’une personne obèse, c’est comme comparer une averse à une tempête. Cette phrase grossophobe minimise les discriminations vécues : moqueries, remarques, obstacles médicaux, accès limité aux vêtements.
Ce n’est pas la même expérience, et la banaliser fait mal.
7. “Tu es courageuse de mettre ce genre de tenue.”
Pourquoi “courageuse” ? Parce que son corps n’est pas conforme ? Porter un short, une robe moulante ou un crop-top n’est pas un acte héroïque. C’est simplement un droit.
Cette phrase grossophobe suggère qu’un corps gros devrait se cacher. Alors qu’il a, lui aussi, toute sa place au soleil.
8. “Ce n’est pas bon pour ta santé.”
La santé, argument préféré de la grossophobie polie. Comme si le poids permettait de diagnostiquer quelqu’un au premier coup d’œil.
Ce raisonnement est dangereux : il justifie les intrusions, les jugements, les humiliations. La santé est intime. Et elle n’est jamais une excuse pour faire des remarques grossophobes.

Les stéréotypes derrière les phrases grossophobes
Ces phrases ne sont pas anodines. Elles reposent sur une vision unique : celle que les corps gros sont une erreur à corriger. Cette perception est ancrée dans la culture populaire : médias, séries, pubs, conversations quotidiennes.
Derrière ces phrases grossophobes, on retrouve des croyances tenaces :
- Les gros seraient paresseux.
- Ils ne prendraient pas soin d’eux.
- Ils devraient forcément vouloir maigrir.
- Leur corps ne serait pas “normal”.
Pourtant, cette norme n’est pas une loi naturelle : elle a été construite et peut être déconstruite.
Pourquoi les phrases grossophobes font si mal ?
Ce ne sont pas des “petites blagues”. Ce sont des blessures répétées, souvent depuis l’enfance. Elles nourrissent la honte corporelle, la peur du regard des autres et un sentiment d’infériorité.
Avec le temps, ces remarques peuvent peser lourd sur la santé mentale, pousser au retrait social et éroder la confiance en soi.
Construire une parole respectueuse
La solution n’est pas magique, mais elle est simple : arrêter de commenter les corps qui ne sont pas les nôtres. Les phrases grossophobes n’ont jamais aidé qui que ce soit à s’aimer ou à aller mieux.
Remplacer les remarques intrusives par des mots neutres, ou mieux : ne rien dire du tout, c’est un acte d’empathie. Et oui, ça change tout.
Les phrases grossophobes sont comme des petites pierres : une seule peut sembler légère, mais à force d’en recevoir, on finit écrasé. En les identifiant et en les bannissant, on fait plus que corriger une maladresse : on contribue à une société plus juste, plus douce, plus humaine.
Alors, la prochaine fois qu’une remarque “innocente” te monte aux lèvres… retiens-la. Les corps gros n’ont pas besoin de leçons. Ils ont besoin de respect.
Impages par IA









