Depuis de nombreuses années, la lutte contre la discrimination est un sujet primordial dans notre société. On parle souvent de la discrimination basée sur la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou encore le genre, mais il est temps de mettre en lumière un autre type de discrimination : la grossophobie. Ce terme désigne la discrimination envers les personnes grosses, et il est malheureusement très répandu dans notre société. Mais combien de personnes sont réellement touchées par cette forme de discrimination ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article basé sur des études et sondages.
Dans le monde, plus de 1 personne sur 3 est concernée par le surpoids ou l’obésité, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2023). Et pourtant, les discriminations liées à la taille ou au poids sont encore rarement dénoncées, reconnues ou sanctionnées.
Pourquoi parler de la discrimination grossophobe ?
La discrimination grossophobe est un sujet encore trop peu abordé et souvent minimisé. Pourtant, elle peut avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale des personnes en surpoids. Selon l’OMS, le surpoids et l’obésité touchent près de 2 milliards d’adultes dans le monde, soit environ 30 % de la population mondiale. L’obésité est considérée comme une maladie chronique par l’OMS. Les personnes qui en souffrent sont souvent stigmatisées et font face à de nombreuses discriminations au quotidien, dans des domaines aussi variés que l’emploi, les soins de santé ou la vie sociale.

Combien de personnes sont concernées par la discrimination grossophobe ?
Selon une étude menée en 2014 par l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP), près de 25 % des personnes en surpoids et 40 % des personnes obèses affirment avoir été victimes de discrimination en raison de leur poids. Ces chiffres sont encore plus élevés chez les femmes, où la grossophobie touche près de 60 % des femmes obèses et 43 % des femmes en surpoids.
Des chiffres encore plus récents issus de l’étude menée par Gras Politique et l’Ifop en 2020 révèlent que 73 % des personnes grosses déclarent avoir subi des moqueries, et 42 % ont été discriminées à l’embauche. L’Organisation internationale du travail (OIT) confirme ce constat en estimant que les personnes obèses ont 12 fois plus de risques d’être écartées lors d’un recrutement.
À l’international, une enquête de l’Obesity Action Coalition (OAC) menée aux États-Unis montre que 58 % des adultes obèses ont déjà été stigmatisés à cause de leur poids au moins une fois dans leur vie


Quelles sont les conséquences de cette discrimination ?
La discrimination grossophobe peut avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale et physique des personnes concernées. Se sentir jugé et rejeté en raison de son poids peut entraîner une baisse de l’estime de soi, des troubles de l’alimentation, des dépressions, voire même des pensées suicidaires.
Selon une étude publiée dans The Lancet en 2020, les personnes souffrant d’obésité sont 25 % plus susceptibles de développer une dépression que celles ayant un poids considéré comme “normal”. Un rapport de l’Association canadienne de la santé mentale souligne également que la stigmatisation liée au poids est associée à un risque accru de troubles anxieux et alimentaires, ainsi qu’à une augmentation des idées suicidaires.
Cette stigmatisation a aussi un effet pervers sur le rapport au soin. D’après l’enquête de Gras Politique (2020), 36 % des personnes obèses ont déjà évité une consultation médicale par peur d’être maltraitées ou humiliées par les professionnels de santé.
En termes de conséquences physiques, la grossophobie peut également créer un cercle vicieux : les critiques et moqueries répétées peuvent provoquer un repli sur soi, une perte de motivation pour pratiquer une activité physique ou simplement sortir, entraînant parfois une prise de poids supplémentaire et un isolement social renforcé.


Comment lutter contre la discrimination grossophobe ?
Il est primordial de sensibiliser le grand public à la grossophobie afin de faire évoluer les mentalités et de changer les comportements. Cette lutte passe d’abord par une déconstruction des stéréotypes véhiculés dans les médias, les publicités, les séries télévisées et les réseaux sociaux, où les corps gros sont encore trop souvent tournés en dérision ou utilisés pour provoquer le rire.
Les institutions ont également un rôle crucial à jouer. En 2023, la Belgique a reconnu officiellement la grossophobie comme une forme de discrimination légale. C’est une avancée majeure. En France, ce n’est toujours pas le cas, malgré les demandes répétées de députés et d’associations pour inscrire cette notion dans le droit. Une reconnaissance juridique permettrait de protéger les victimes, notamment dans le monde du travail ou de l’éducation.
Le Conseil de l’Europe, dans un rapport publié récemment, a exhorté les États membres à adopter des mesures concrètes contre les discriminations liées au poids, en particulier dans le milieu médical et scolaire.
Mais la lutte contre la grossophobie commence aussi à l’échelle individuelle. Il est essentiel que chacun prenne conscience de ses propos, attitudes ou jugements, souvent inconscients mais blessants. L’acceptation de toutes les morphologies, le respect de la diversité corporelle et l’inclusivité doivent devenir des valeurs partagées.

Pour conclure…
La discrimination grossophobe est un fléau silencieux qui touche des millions de personnes dans le monde, avec des répercussions graves sur leur santé, leur bien-être et leur accès aux droits les plus fondamentaux. Malgré sa prévalence, cette forme de discrimination reste peu reconnue légalement et banalisée dans les discours quotidiens.
Il est temps de briser le silence, de nommer les violences et d’agir pour faire évoluer les mentalités. Les chiffres sont là, et ils ne mentent pas. La grossophobie n’est pas une simple moquerie : c’est une injustice, un obstacle à l’égalité, une cause de souffrance. Il appartient à chacun d’entre nous de refuser la norme unique, de célébrer les corps pluriels et d’œuvrer à une société plus inclusive.
Images réalisées avec l'aide de CHAT GPT