Ah, la magie des statistiques ! Il suffit d’un chiffre pour bousculer des décennies de croyances sur la « norme » corporelle. Contrairement à ce que suggèrent les vitrines des grandes enseignes, 65 % des femmes portent une taille comprise entre le 42 et le 56. Autrement dit, la majorité silencieuse ne se trouve pas du côté des tailles 34 ou 36, mais bien au cœur des courbes.
Alors pourquoi l’industrie de la mode continue-t-elle de nous montrer un idéal qui ne correspond qu’à une minorité ? Décortiquons ensemble les chiffres, leurs origines et ce qu’ils disent de notre société… et de son avenir.
D’où vient cette fameuse proportion de 65 % ?
Cette donnée est tirée d’une étude de l’IFTH (Institut Français du Textile et de l’Habillement), menée sur les mensurations de la population féminine française. En se basant sur le tableau mis en avant dans la vidéo TikTok @pupuceforever, on constate :
@pupuceforever #grossophobie #tailledesfemmes #grosse ♬ Dvorak-Slavonic Dances OP.72-2 – 中央芭蕾舞团交响乐团
Additionnez ces chiffres : vous atteignez 65 % de la population féminine qui fait une taille entre le 42 et le 56. Et pourtant, quand on regarde les campagnes publicitaires, ce chiffre semble invisible. L’écart entre la réalité et les images véhiculées est frappant. Il est même devenu quasiment impossible de trouver des vêtements au-delà d’une taille 48 en boutique.
Pourquoi 65 % ? Les raisons de cette répartition
L’évolution naturelle des morphologies
Depuis cinquante ans, la morphologie moyenne des Françaises a changé. Dans les années 70, la taille la plus courante était le 38. Aujourd’hui, selon l’IFTH, c’est le 42 qui domine. Les changements d’habitudes alimentaires, l’évolution du mode de vie et la diversité génétique expliquent en partie cette transition.
Un idéal esthétique figé dans le passé
L’industrie de la mode continue de promouvoir des silhouettes très fines, héritées des podiums des années 90. Pourtant, la société a évolué. La diversité corporelle n’est plus une exception, mais la règle. Les mentalités bougent… mais le secteur tarde à suivre.
Le paradoxe du prêt-à-porter
Le plus ironique, c’est que malgré ces chiffres, trouver des vêtements tendance au-delà du 42 reste difficile. Les grandes enseignes limitent souvent leurs collections à des tailles dites « standard ». Résultat : une majorité de femmes se tourne vers des marques spécialisées comme Kiabi, Ulla Popken, Shein Curve ou Castaluna, qui proposent des vêtements stylés et accessibles pour toutes les morphologies.

Quand 65 % devient un chiffre politique
Ce chiffre n’est pas qu’une simple statistique : il raconte une histoire et révèle un rapport de force. Savoir que 65 % des femmes portent une taille comprise entre le 42 et le 56 change la perspective sur ce que l’on considère comme la « norme ». Pendant des décennies, l’industrie de la mode et les médias ont imposé l’idée que la minceur extrême représentait la majorité, mais ces données viennent déconstruire ce mythe. La minorité n’est pas là où on nous l’a fait croire.
Pour les consommatrices, ce chiffre agit comme un véritable soulagement. Réaliser que plus d’une femme sur deux partage une morphologie similaire, c’est comprendre que non, vous n’êtes pas « hors normes ». Cette prise de conscience permet de se libérer de la culpabilité et du sentiment d’anormalité que la société entretient encore.
Pour les marques, c’est un signal d’alarme puissant. Ignorer la majorité des femmes, c’est passer à côté d’une immense opportunité économique et d’une clientèle fidèle, avide de collections modernes, colorées et tendance. Pourtant, malgré ces chiffres, l’offre reste souvent limitée, comme si les corps les plus représentés n’avaient pas leur place dans les vitrines.
Quant aux médias, ils jouent un rôle essentiel dans la perception de la beauté. En continuant à privilégier des silhouettes minoritaires, ils contribuent à renforcer des standards irréalistes. Représenter davantage de corps divers, c’est refléter la réalité et non un idéal figé dans le passé. C’est aussi permettre à des millions de femmes de se voir, enfin, dans les magazines, les campagnes publicitaires et les séries télévisées.
Une opportunité pour la mode inclusive
Le marché des tailles allant du 42 au 56 représente des millions de femmes et constitue aujourd’hui une véritable force économique. Pourtant, pendant longtemps, il a été largement négligé par l’industrie de la mode, comme si ces clientes n’existaient pas. Les mentalités commencent à évoluer, mais timidement, et seules quelques marques ont réellement pris la mesure de cette réalité.

Kiabi, par exemple, développe des collections grande taille variées et colorées, accessibles à toutes et pensées pour mettre en valeur les courbes. Shein Curve, de son côté, a su séduire les femmes rondes grâce à des vêtements tendance, abordables et modernes, prouvant qu’il est possible d’allier style et petits prix. Enfin, Marina Rinaldi, marque italienne du groupe Max Mara, s’impose comme une référence dans le haut de gamme en proposant des pièces élégantes, sophistiquées et parfaitement adaptées aux morphologies voluptueuses.
Ces initiatives montrent que les choses changent, mais elles restent encore trop rares face à l’ampleur de la demande. La mode inclusive ne peut plus être considérée comme une simple tendance marketing : c’est une nécessité. Elle répond à une attente forte des consommatrices et ouvre la voie à une vision plus respectueuse de la diversité corporelle. Adapter les coupes, élargir les gammes de tailles et créer des collections où chaque femme peut se reconnaître, voilà le défi majeur des prochaines années pour l’industrie.
Ce que BeautéRonde.fr défend
Chez BeauteRonde.fr, nous militons pour une mode qui représente toutes les femmes et qui célèbre la beauté sous toutes ses formes. Depuis nos débuts, nous portons un message clair : il est temps de rompre avec les diktats imposés et de donner à chaque morphologie la place qu’elle mérite.
Notre objectif est d’inspirer les femmes rondes en leur proposant des idées de looks adaptés à toutes les silhouettes, en valorisant les coupes, les matières et les couleurs qui subliment chaque corps. Mais nous voulons aussi informer, en mettant en lumière les chiffres réels et les études fiables qui rappellent que la majorité des femmes ne correspond pas à l’image véhiculée par la mode traditionnelle.
Images par IA