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Les régimes reviennent comme un refrain dans les conversations, les médias et les conseils de santé. Mais derrière les slogans accrocheurs et les promesses rapides, il existe une série d’idées reçues qui brouillent notre compréhension. Ces préjugés sur les régimes entretiennent la culpabilité et masquent la réalité scientifique. En réalité, la perte de poids ne se résume pas à un choix individuel mais à un enchevêtrement de facteurs biologiques, sociaux, culturels et psychologiques.

Décryptons cinq préjugés qui reviennent sans cesse.

1. Perdre du poids, c’est juste une question de volonté. Et bah non !

C’est probablement le préjugé le plus ancré. Beaucoup pensent qu’il suffirait de « se bouger plus » et de « manger moins » pour obtenir le corps mince tant valorisé. Mais cette vision réductrice ignore des éléments fondamentaux.

La génétique influence largement le métabolisme, la faim et la satiété. Certaines personnes brûlent naturellement plus de calories, d’autres ressentent plus intensément la faim. Ce n’est pas une faiblesse, mais une prédisposition biologique.

Le contexte de vie joue aussi un rôle énorme. Avoir le temps et les moyens de cuisiner des repas équilibrés n’est pas à la portée de tous. Les personnes qui enchaînent les horaires décalés, qui vivent dans des zones où l’offre alimentaire est limitée, ou qui subissent un stress permanent n’ont pas les mêmes ressources.

Un exemple frappant : deux personnes suivant exactement le même régime peuvent obtenir des résultats très différents. L’une perdra du poids rapidement, l’autre restera stable, simplement parce que leurs corps ne réagissent pas de la même manière. Dire que la seconde « manque de volonté » est donc un jugement erroné.

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2. Les calories suffisent à tout expliquer. Faux !

Le fameux calcul « calories consommées – calories brûlées » est devenu un mantra. Mais cette équation ne reflète pas la réalité complexe du corps humain.

Un exemple simple : un croissant et un bol de flocons d’avoine peuvent contenir un nombre équivalent de calories. Pourtant, leurs effets sur l’organisme diffèrent radicalement. Le premier provoque une hausse rapide du sucre sanguin suivie d’un coup de fatigue, tandis que l’avoine rassasie longtemps et apporte fibres et minéraux.

De plus, notre digestion n’assimile pas toutes les calories de la même façon. La cuisson, la mastication, ou encore la composition du microbiote intestinal influencent la quantité d’énergie réellement absorbée.

Un autre facteur souvent oublié : nos besoins énergétiques ne sont pas constants. Ils varient selon le sommeil, les hormones, le stress, l’âge ou même les cycles hormonaux chez les femmes. Un déficit calorique calculé sur le papier ne produit donc pas toujours les effets attendus.

Ce préjugé sur les régimes continue pourtant d’alimenter des méthodes simplistes basées sur le comptage des calories, alors que la qualité nutritionnelle et l’équilibre global de l’alimentation sont bien plus déterminants.

3. L’exercice fait forcément maigrir. Ce n’est pas aussi facile, malheureusement.

Combien de fois entend-on : « Si tu veux perdre du poids, fais plus de sport » ? Ce raccourci entretient une illusion. L’activité physique est bénéfique, mais elle ne garantit pas une perte de poids significative.

Le corps possède une incroyable capacité d’adaptation. Après une séance intensive, certaines personnes réduisent inconsciemment leurs mouvements dans la journée. D’autres mangent davantage, attirées par la faim accrue provoquée par l’effort. Au final, l’énergie dépensée peut être compensée sans même s’en rendre compte.

Les études montrent aussi que le corps devient plus efficace : à mesure que l’on s’entraîne, il apprend à brûler moins de calories pour le même effort. C’est une formidable adaptation sur le plan de la survie, mais une limite pour la perte de poids.

Cela ne signifie pas que le sport est inutile. Bien au contraire : il améliore la santé cardiovasculaire, la densité osseuse, l’équilibre psychologique et le sommeil. Il aide aussi à maintenir la masse musculaire, précieuse pour le métabolisme. Mais croire que courir 30 minutes par jour suffit à transformer son corps est un mythe persistant, l’un des plus coriaces parmi les préjugés sur les régimes.

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4. Un « vrai » régime doit être restrictif. Complétement faux !

Les régimes qui font rêver promettent souvent des résultats rapides grâce à des règles strictes : supprimer totalement le sucre, bannir les féculents, limiter drastiquement les portions. Ces méthodes séduisent par leur côté radical. Mais elles mènent rarement à des résultats durables.

À court terme, la perte de poids est visible. Mais sur le long terme, le corps et l’esprit réclament un retour à la normale. Les frustrations s’accumulent, les compulsions apparaissent, et la reprise du poids est fréquente, parfois même avec un surplus.

Les recherches montrent qu’il vaut mieux privilégier des changements progressifs et réalistes :

  • intégrer davantage d’aliments bruts et peu transformés,
  • cuisiner plus souvent à la maison,
  • garder une certaine flexibilité pour ne pas vivre la nourriture comme une contrainte.

Un repas festif ou une part de gâteau ne détruisent pas des mois d’équilibre. Le danger vient plutôt des régimes extrêmes qui installent une relation négative avec la nourriture. Derrière ce préjugé sur les régimes, il y a l’idée fausse qu’il faut souffrir pour mincir, alors qu’une approche bienveillante et durable porte bien plus de fruits.

5. Être en meilleure santé passe forcément par la perte de poids. Pas toujours !

Ce dernier préjugé est sans doute le plus ancré socialement. On associe encore trop souvent minceur et bonne santé, comme si les deux étaient indissociables. Or, les faits scientifiques montrent une réalité bien plus nuancée.

Des personnes rondes pratiquant une activité physique régulière, dormant correctement et ayant une alimentation variée peuvent afficher des bilans de santé excellents. À l’inverse, des individus minces, mais sédentaires, stressés et adeptes des plats ultra-transformés peuvent développer des problèmes cardiovasculaires ou métaboliques.

Les marqueurs de santé – tension artérielle, cholestérol, glycémie – s’améliorent souvent grâce à des changements d’habitudes, indépendamment du poids. Marcher davantage, cuisiner des plats simples à base de légumes, réduire l’alcool ou trouver des moments de détente sont des leviers puissants, même si la balance reste stable.

Se focaliser uniquement sur le poids entretient une vision étroite et culpabilisante. L’objectif devrait être le bien-être global, et non un chiffre arbitraire. C’est l’un des préjugés sur les régimes les plus importants à déconstruire, car il influence profondément la perception que nous avons de nous-mêmes et des autres.

Images par IA

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